La moitié des salons de massages parisiens dissimulent des activités de prostitution

La moitié des salons de massages parisiens dissimulent des activités de prostitution© Twitter
Dissimulée derrière des devantures asiatiques, la prostitution est un problème majeur parmi les salons de massage parisiens.
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C'est la police judiciaire de Paris qui l'affirme. Les salons de massage qui servent à dissimuler des activités de prostitution connaissent une expansion très importante, au point que le Conseil de Paris cherche à enrayer le phénomène.

«Plus vous payez, plus la prestation sexuelle est abondante», voilà comment la Brigade de Répression de la Prostitution (BRP) explique le modèle économique de ces salons de massage, dont plus de la moitié propose aujourd'hui des prestations sexuelles rémunérées. C'est Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), la chef de file des élus Les Républicains au Conseil de Paris qui a tiré le signal d'alarme. Interpellée par un courrier du préfet de police, l'élue a dénoncé «l'hypocrisie» qui entoure ces «nouveaux lieux de prostitution» et a demandé un renforcement des contrôles de police.

Alors qu'on en dénombrait une centaine en 2009, les salons de massage se sont multipliés dans Paris. On en compte près de 600 en 2015 et ces salons commencent même à fleurir en banlieue. Sur ces 600 enseignes, «il y en aurait près de 300 susceptibles d'accueillir ce genre d'activité et qui font l'objet d'une attention soutenue de l'activité des services de police», avait confirmé Bernard Boucault, l'ex-préfet de police, à NKM.

D'après Yves Charpenel, le président de la Fondation Scelles contre l'exploitation sexuelle, cette expansion massive des salons s'explique par deux raisons : «par le fait que la communauté chinoise s'étend en France et que c'est dans la tradition chinoise. Et d'autre part, parce qu'il s'agit d'un secteur d'activité spécialement lucratif, pouvant rapporter jusqu'à 10 000 euros par mois. Un constat confirmé par le patron de la Brigade de répression du proxénétisme (BRP) de la police judiciaire de Paris, Christian Kalck, qui affirme que «le phénomène est clairement en pleine expansion».

Si le Conseil de Paris, et notamment la droite parisienne, fustige cette pratique, y mettre fin n'est pas une tâche aisée. «Que voulez-vous faire concrètement ?» s'interroge un commissaire parisien. «Il faut plusieurs mois d'enquête pour faire tomber un salon où des prostituées exercent et vous pouvez monter un salon en cinq minutes», affirme-t-il.

Une situation que Christian Kalck confirme : «une fois que les soupçons sur un salon sont levés, souvent par délation, il faut le temps de l'enquête pour établir les faits de proxénétisme. Il ne suffit pas d'avoir des témoignages», affirme le fonctionnaire de police, pour qui la principale difficulté, «c'est de pouvoir démontrer», que ces salons sont bien sous la coupe d'un proxénète.

Autre difficulté : seul le proxénétisme constitue une infraction, pas la prostitution en soi. Un élément que les protagonistes de ce réseau connaissent bien. D'après le commissaire parisien, les prostituées agissant dans ces salons sont rodées au droit français. «Certains salons filment même les prestations et effacent évidement le passage où il y a relation sexuelle avant de nous montrer les images. Et si une de leur fille se fait avoir, ils la licencient». Par ailleurs, les filles travaillant dans ces salons sont déclarées «et agissent dans un cadre légal», explique encore le commissaire.

En savoir plus : Les clients des prostituées pénalisés, en France et ailleurs

Ces salons attirent les clients en proposant des massages de différents types : «en fait, un code pour les habitués», ajoute le commissaire. «Plus vous payez cher, plus la prestation sexuelles est abondante. Derrières des devantures en langue thaïlandaise ou chinoise, une femme accueille les clients, souvent une ancienne prostituée elle-même, «celle qui parle le mieux Français», reconnaît-il. Certains de ces salons ne restent pas en activité plus d'un mois, ce qui complique encore le travail de la police.

La législation en vigueur permet en effet à ce type de commerce d'ouvrir sans autorisation administrative préalable, ce qui bloque le travail des enquêteurs en amont. Pour le commissaire, «c'est peut-être la réglementation qu'il faudrait revoir si on veut endiguer le problème».

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