Procès du bijoutier de Nice : la vague de soutiens reprend sur les réseaux sociaux
Stéphan Turk, ex-bijoutier de 72 ans, est jugé jusqu’au 1er juin pour avoir tué l’un de ses braqueurs en 2013 à Nice. Soutenu à l’époque par 1 600 000 profils sur Facebook, il est de nouveau encouragé sur les réseaux sociaux.
«J'avais peur de mourir, j'ai tiré instinctivement», a déclaré à l'aube de son procès le septuagénaire français Stéphan Turk. Il est jugé pour «homicide volontaire» par la cour d’assises des Alpes-Maritimes jusqu’au 1er juin, après avoir tué l’un des braqueurs de sa bijouterie en 2013, Anthony Asli, un délinquant de 19 ans.
Ouverture à Nice du procès de Stephan #Turk, ce bijoutier qui avait tué en septembre 2013 un jeune homme qui venait de le braquer @cnewspic.twitter.com/ZZG3sANbDW
— Noemie Schulz (@noemieschulz) 28 mai 2018
Ce procès très attendu cristallise la sympathie à l'égard de ce bijoutier de Nice. Comme à l’époque des faits, où Stephan Turk avait recueilli 1 600 000 likes sur Facebook, ainsi que diverses pétitions réclamant l'abandon des charges qui pesaient cintre lui, une certaine ferveur se manifeste sur les réseaux sociaux autour de sa personne.
J'avais peur de mourir, j'ai tiré instinctivement
Christian Estrosi, le maire Les Républicains (LR) de Nice, a exprimé ses pensées pour Stéphan Turk et évoqué sa volonté de réformer le droit de légitime défense.
Alors que s’ouvre son procès aujourd’hui, pensées pour Stéphan Turk, bijoutier niçois, et sa famille. Il est temps de réformer la légitime défense. https://t.co/OKTQXieVM0
— Christian Estrosi (@cestrosi) 28 mai 2018
Philippe Vardon, vice-président du groupe Front national (FN) au conseil régional de PACA, a lui aussi affiché son soutien en adressant une lettre à tous les bijoutiers de la région.
Alors que le procès du "bijoutier de #Nice06", poursuivi pour avoir abattu l'un de ses braqueurs en 2013, s'ouvrira lundi, retrouvez le courrier que j'ai adressé cette semaine aux bijoutiers niçois, m'adressant à travers eux à l'ensemble des commerçants. #LégitimeDéfensepic.twitter.com/pAX0BYN0Wp
— Philippe Vardon (@P_Vardon) 25 mai 2018
De même, de nombreux utilisateurs de Twitter ont exprimé leur compassion à l'égard du bijoutier qui passe devant la justice.
#BijoutierDeNice#LégitimeDéfense C'est quoi cette histoire d'envisager 30 ans de prison pour un homme de 72 ans qui a agi en état de légitime défense, face à des cambrioleurs qui se doivent d'assumer les risques qu'ils prennent, en s'attaquant illégalement aux biens d'autrui !
— SoyonsSérieux (@Ordredegrandeur) 28 mai 2018
Curieuse société que la notre
— Léon LEVY (@leondeparis9206) 28 mai 2018
On se doit d'avoir plus d'égards pour qq'un qui vous braque
Mr Turc bijoutier à Nice braqué doit s'excuser d'être ENCORE (?) vivant
Braquer c'est un métier á risques
Braqueurs tant pis pour vous si vous vous faites allumer #RTLMatin#Nice
Soutien au Bijoutier de Nice : Stephan Turk qui en 2013 a tué un de ses braqueurs. Il risque 30 ans de prison, pauvre Monsieur, si il n'avait jms été braqué il n'aurait jms tué personne, j'espère qu'il ressortira libre. #SoutienbijoutierdeNice
— Cind Ouille (@Cindouille53) 28 mai 2018
Certains internautes ont tenu à rappeler les difficultés rencontrées par les bijoutiers, aujourd'hui comme hier, cibles privilégiées des braqueurs.
Au cours de l'année durant laquelle avait eu lieu les faits, 400 bijoutiers avaient été victimes d'agressions, selon Jan Arin, président de la chambre syndicale des bijoutiers de la Côte d'Azur et bijoutier à Nice. A l'époque, Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, s'était rendu à Nice pour présider une réunion de travail avec les commerçants de la région.
Je me souviens de mon horloger bijoutier à Paris un professionnel adorable simple formidable qui son dernier jour d'activité et il était très âgé se fait tuer ne profitera jamais de sa retraite l'assassin court encore
— RANJON REMI (@remir56) 28 mai 2018
#GGRMC
— Passing Jock🌵 (@PassingJock1) 28 mai 2018
Ce bijoutier avait été braqué plusieurs fois #exaspération
Avant que ne débute l'audience de ce 28 mai, l'avocat de Stéphan Turk, Franck De Vita, avait déclaré à propos du bijoutier : «Il est extrêmement fatigué et très angoissé. Ça fait presque cinq ans qu’il dit quelque chose qui n’est pas cru. Il est l’heure que la vérité se manifeste. C’est un cas d’école de légitime défense.»
Stéphan Turk plaide la légitime défense
La légitime défense permettrait d’éviter la condamnation au commerçant, qui a, pour rappel, tiré trois balles avec son pistolet automatique détenu de manière illégale, alors que les agresseurs repartaient en scooter et lui tournaient donc le dos. Le juge d'instruction, au vu de cette situation, a exclu la qualification d'homicide involontaire et de légitime défense. Pourtant, Stéphan Turk prétend qu'un des braqueurs a pointé son fusil sur lui en partant. Les trois juges professionnels et les six jurés citoyens auront à se déterminer pour savoir si les conditions nécessaires pour invoquer la légitime défense étaient réunies au moment des faits.
C’est un cas d’école de légitime défense
Le jour du drame, le 11 septembre 2013 vers 8h45, Stéphan Turk s'est fait agresser juste après avoir ouvert sa bijouterie «La Turquoise», située dans le centre-ville de Nice. Deux malfrats, dont Anthony Asli, l'ont frappé, lui ont volé des bijoux et 12 000 euros. Avant de partir, ils l'ont passé à tabac, puis ont pris la fuite avec un scooter. C'est alors que Stéphan Turk s'est levé, s'est emparé de son pistolet automatique, s'est agenouillé et a tiré, visant selon ses dires les roues du véhicule. Atteint d'une balle fatale dans le dos qui lui a rompu une artère, Anthony Asli s'est écroulé quelques mètres plus loin.
Anthony Asli, 19 ans, était délinquant multirécidiviste déjà condamné à 14 reprises par des tribunaux pour mineurs et un tribunal correctionnel pour des vols de véhicules. Il avait été placé au cours de sa vie deux fois dans des foyers d'action éducative et avait passé deux ans et demi en prison. Sa compagne était enceinte au moment du drame. Sa famille réclame aujourd'hui justice.