Collomb : pour «garder le droit de manifester», les protestataires doivent «s'opposer» aux casseurs
Evoquant le rassemblement Marée populaire, qui s'est déroulé sans heurts majeurs, le ministre de l'Intérieur a estimé que les manifestants pouvaient, «par leur passivité», être complices des Black blocs. Une sortie qui n'est pas passée inaperçue.
Au micro de BFMTV le 26 mai, Gérard Collomb a livré son analyse de la manifestation «Marée populaire», qui s'est déroulée en France contre les réformes du gouvernement. Si l'événement s'est déroulé sans heurts majeurs, le ministre de l'Intérieur a déploré l'attitude des manifestants à l'égard de casseurs, dont certains ont été repoussés par la police à Paris.
«Ce qui est étonnant c'est que des Black blocs puissent intervenir au milieu d'une foule qui finalement ne réagit pas. Si on veut garder, demain, le droit de manifester, qui est une liberté fondamentale, il faut que les personnes qui veulent exprimer leur opinion puissent aussi s'opposer aux casseurs et ne pas, par leur passivité, être, d'un certain point de vue, complices de ce qui se passe», a déclaré Gérard Collomb.
Tensions dans les manifestations: Gérard Collomb estime que les manifestants "sont complices" des casseurs "par leur passivité" pic.twitter.com/rho6ROzqZQ
— BFMTV (@BFMTV) 26 mai 2018
Une sortie qui n'est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux, où des partisans de La France insoumise et du PCF, notamment, ont souligné que «mettre les casseurs hors d'état de nuire, c'est le travail des forces de l'ordre».
Les propos de Collomb qui qualifie les manifestants de "complices des casseurs" sont proprement scandaleux.
— Ian Brossat (@IanBrossat) 26 mai 2018
Mettre les casseurs hors d'état de nuire, c'est le travail des forces de l'ordre.
Tentative minable de se dégager de toute responsabilité et de discréditer la mobilisation.
Effarante et irresponsable declaration du Ministre de l’interieur qui appelle à des bagarres générales entre manisfestants pacifiques et casseurs. C’est à la police et à elle seule de mettre fin à leurs agissements et de retablir l’ordre @FranceInsoumisehttps://t.co/7Jj9fW577u
— younous omarjee (@younousomarjee) 26 mai 2018
Le mouvement de Benoît Hamon, Génération.s, a adopté une posture similaire.
Assimiler les milliers de manifestants pacifiques de la #MaréePopulaire à une poignée de casseurs est tout simplement abject. Rappelons à Gérard Collomb que son travail consiste justement à protéger ces citoyens dont le droit de manifester est une liberté fondamentale. #Indignepic.twitter.com/TZe9Mb3XFQ
— Génération.s (@GenerationsMvt) 26 mai 2018
D'autres commentateurs, sur Twitter, ont vu dans les propos du ministre une potentielle remise en cause du droit de manifester.
En une seule phrase, Gérard #Collomb incite à la guerre civile, et sous-entend que le droit fondamental à manifester pourrait être aboli. #MareePopulaire#larempic.twitter.com/YwpuhhtxEZ
— Miss Ives 🐝 (@_miss_ives_) 26 mai 2018
A Paris, le 26 mai, sept membres des forces de l'ordre ont été légèrement blessés dans des heurts avec des casseurs. Une trentaine de personnes ont été interpellées. A Nantes, des manifestants ont lancé des projectiles en direction des forces de l'ordre, qui ont répliqué en faisant usage d'un canon à eau.
La manifestation «Marée populaire» a rassemblé environ 93 000 personnes partout en France selon un décompte du ministère de l'Intérieur. Les organisateurs avancent pour leur part entre 250 000 et 280 000 participants.
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