Manuel Valls prône un islam «français ou européen» coupé de ses liens africains
Pour l’ancien Premier ministre Manuel Valls, la réorganisation de l’islam en France ne peut réellement s'opérer si ses attaches avec l’Afrique, et notamment avec des pays du Maghreb comme l'Algérie ou le Maroc, demeurent intactes.
Lors d’un déjeuner débat organisé le 14 mai par l’organisation patronale Ethic, Manuel Valls a insisté sur la nécessité de promouvoir un islam de la République coupé de ses racines africaines. «Il faut construire un islam français ou européen, et il faut couper tous les liens avec les pays tiers, même les pays d'Afrique, même l'Algérie, la Tunisie, le Maroc», a estimé l'ancien Premier ministre.
«Demander aux Algériens, aux Marocains, au moment du mois de ramadan qui commence cette semaine, de nous envoyer des imams, ça ne va pas», a ajouté le député de l'Essonne cité par l'AFP. Poursuivant ses recommandations, il a appelé à «rompre avec l'idéologie wahhabite notamment, au-delà du problème géopolitique de l'Arabie saoudite» et à «former des imams français» sans le concours de l’organisation des Musulmans de France (ex-UOIF) qu'il a maintes fois accusée d'adopter une idéologie proche de celle des Frères musulmans.
Il faut aider ceux qui combattent les Frères musulmans, qui combattent les salafistes. Et il faut désigner les ennemis
«Si on veut qu'il y ait un islam français respectueux [...] de la République, de l'Etat de droit, de l'égalité femme-homme, de la liberté de se convertir, de la liberté de croire ou de ne pas croire, c'est au sein de l'islam [qu'il faut agir]. Il faut aider ceux qui combattent les Frères musulmans, qui combattent les salafistes. Et il faut désigner les ennemis», a-t-il enfin déclaré.
En février dernier, au cours d’une interview accordée à l'hebdomadaire Le Journal du dimanche, le président de la République avait déclaré vouloir poser les jalons de l'organisation de «l'islam de France» avant l'été. Des annonces très attendues mais dont les contours restent pour l’heure encore flous.
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