Gaza : Paris appelle à la «retenue», Mélenchon réclame la convocation de l'ambassadeur d'Israël
Alors que des dizaines de manifestants palestiniens ont été tués par des soldats israéliens, le 14 mai dans la bande de Gaza, Jean-Yves Le Drian a appelé l'Etat hébreu à la «retenue». Du côté d'une partie de l'opposition, le ton est plus tranché.
La tension monte à Gaza où plusieurs dizaines de Palestiniens ont été tués et des centaines blessés par des tirs israéliens, le 14 mai, alors qu’ils protestaient contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Des morts qui ont provoqué une série de réactions au sein de la classe politique française.
Dans un communiqué de presse, Jean-Yves Le Drian a convié «l’ensemble des acteurs à faire preuve de responsabilité afin de prévenir un nouvel embrasement [de la région]». Tout en rappelant l’opposition de la France au transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers Jérusalem, le chef de la diplomatie française a appelé «de nouveau les autorités israéliennes à faire preuve de discernement et de retenue dans l’usage de la force qui doit être strictement proportionné».
Il a enfin souligné la nécessité de relancer des négociations «afin de parvenir à une solution juste et durable, à savoir deux Etats, vivant côte à côte en paix et en sécurité, ayant l’un et l’autre Jérusalem comme capitale».
L'Elysée a réagi ultérieurement, également dans un communiqué où elle a affirmé «condamner les violences». Le texte précise qu'Emmanuel Macron «parlera à tous les acteurs de la région dans les prochains jours».
La tonalité est en revanche beaucoup plus tranchée du côté de certains représentants de l’opposition. Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise (LFI) s’est fendu d’un tweet dans lequel il appelle les autorités françaises à «condamner les massacres à Gaza». Il a en outre ajouté : «L'ambassadeur d'Israël à Paris doit être convoqué à l'Elysée pour s'expliquer. La paix agonise sous les coups de Netanyahou.»
La France doit condamner les massacres à #Gaza. L'ambassadeur d'Israël à Paris doit être convoqué à l'Élysée pour s'expliquer. La paix agonise sous les coups de #Netanyahou.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 14 mai 2018
Une indignation partagée par Benoît Hamon. L’ancien candidat du Parti socialiste (PS) à l'élection présidentielle a fustigé «l’idéologie mortifère» de Donald Trump qu’il a par ailleurs qualifié de «sordide». Pour lui, seule la reconnaissance de la Palestine par l’Union européenne (UE) et la France permettrait de «préserver les chances de paix».
Voilà où mène l'idéologie mortifère de Trump. L'inauguration de l'ambassade US à Jérusalem sera à jamais ensanglantée par la mort de dizaines de palestiniens. Face à l'unilateralisme de Trump, pour préserver les chances de paix, l'UE et la France doivent reconnaître la Palestine.
— Benoît Hamon (@benoithamon) 14 mai 2018
Des dizaines de morts directement provoquées par sa décision, et l'homme tweete sa joie. Pas de mots pour dire ma consternation qu'un grand pays comme les États Unis soit dirigé par un aussi sordide individu. https://t.co/qNV5i8UXLv
— Benoît Hamon (@benoithamon) 14 mai 2018
Nathalie Goulet, sénatrice (Union centriste) de l'Orne, a pour sa part dénoncé le silence de l'UE et des Nations unies face aux derniers développements dans la bande de Gaza.
#Gaza dans l’indifférence générale , le degré 0 de la conscience internationale l’Union européenne aux abonnés absents et les Nations Unies inaudibles la liste des morts s’allonge à #Gaza#honte#honte#honte
— Nathalie Goulet (@senateur61) 14 mai 2018
«Encore 37 Palestiniens [selon le bilan communiqué lors de la rédaction du tweet] assassinés par Tsahal, pendant que les officiels américains et israéliens "fêtent" le transfert de l'ambassade US à Jérusalem, au mépris du droit international. Ces crimes doivent cesser !», peut-on lire dans un tweet du Parti communiste (PC).
Encore 37 palestiniens assassinés par Tsahal, pendant que les officiels Américains et Israéliens "fêtent" le transfert de l'ambassade US à Jerusalem, au mépris du droit international. Ces crimes doivent cesser !
— PCF (@PCF) 14 mai 2018
Malgré l'opposition d'une grande partie de la communauté internationale, les Etats-Unis ont annoncé en décembre dernier le transfert de leur ambassade en Israël de Tel-Aviv vers Jérusalem. Une décision unilatérale qui a engendré une détérioration des relations entre Israël et les autorités palestiniennes, ainsi que de nouvelles violences dans la région.