France

«La fête à Macron» : une manif «pot-au-feu» à l'adresse du président et des milieux économiques

Alors que le gouvernement accuse LFI de «remettre en cause la démocratie», cette dernière et les organisateurs de «La fête à Macron» ont promis une manifestation «belle et festive» ce 5 mai, et comptent sur les policiers pour faire respecter l'ordre.

«Le 5 mai sera un grand succès», a affirmé Jean-Luc Mélenchon, le 4 mai au cours d'une conférence de presse, en référence à la manifestation pour «faire la fête à Macron» prévue à Paris, dans le quartier de l'Opéra, ainsi que dans plusieurs autres villes (Toulouse, Bordeaux, Strasbourg, Rennes et Nice).

La veille, sur son blog, le chef de file de La France insoumise (LFI) promettait un «moment de fraternité tranquille», l'objectif étant d'«adresser un message clair à [Emmanuel] Macron et aux milieux économiques qui l'entourent, celui de la détermination et de la volonté de ne rien céder».

La France insoumise n'est pas l'organisatrice de cette manifestation «pot-au-feu», où chacun apporte «ses revendications, banderoles et espoirs», même si elle a été initiée par l'un de ses députés, François Ruffin. «La fête à Macron ne sera ni une kermesse, ni la marche d'un parti», ont d'ailleurs fait savoir dans un communiqué les organisateurs, des anciens de Nuit debout, mouvement initié pour protester contre la Loi travail, au printemps 2016.

Selon les organisateurs, cette initiative est une «première étape». Déjà, plusieurs associations, syndicats et partis envisagent une nouvelle journée de protestation le 26 mai. «Un cycle nouveau de mobilisation est en route», s'est félicité Jean-Luc Mélenchon.

Le gouvernement accuse LFI de «remettre en cause la démocratie»

Le ton est monté ces derniers jours entre exécutif et LFI, qui s'accusent mutuellement de «remettre en cause la démocratie». Dans une allusion implicite aux insoumis, le chef de l'Etat, cité par l'AFP, a glissé qu'ils ne cherchaient qu'à tenir un discours d'agitation, n'avaient jamais accepté la défaite et qu'ils n'aimaient la démocratie que «quand ils gagnent».

Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a de son côté accusé le 4 mai Jean-Luc Mélenchon d'user de «méthodes d'extrême droite», dénonçant son «poujado-castrisme», avec une manifestation qui, selon lui, «incite à la violence».

«Nous sommes absolument pour la non-violence, c'est une ligne stratégique», a répliqué le député de Marseille, en dénonçant le «déchaînement de LREM contre LFI». «Je suis sûr que la police va faire ce qu'il faut», a-t-il ajouté, précisant que LFI travaillait bien avec elle et lui faisait confiance.

Le préfet de police, Michel Delpuech, a annoncé que 2 000 policiers et gendarmes seraient déployés à Paris, conformément à la promesse du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb – sous le feu des critiques après les débordements spectaculaires du 1er mai causés par quelque 1 200 black blocs – de déployer «encore plus de forces de l'ordre lors des prochaines manifestations».

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