France

Fête à Macron du 5 mai : Mélenchon utilise «des méthodes d'extrême droite» selon Darmanin

La manifestation organisée le 5 mai à Paris par François Ruffin et soutenue par les Insoumis a suscité une série de passes d'armes entre les membres du gouvernement et le mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Cette fois, c'est Gérald Darmanin qui dégaine.

Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a accusé le 4 mai Jean-Luc Mélenchon d'user de «méthodes d'extrême droite», dénonçant son «poujado-castrisme» à la veille de la manifestation pour «faire la fête à Macron» (le 5 mai à Paris, dans le quartier de l'Opéra).

«Oui, elle incite à la violence», a répondu le ministre sur la chaîne LCP, en réponse à une question sur la rhétorique de la France insoumise. Et d'ajouter : «D'ailleurs je suis assez étonné que monsieur Mélenchon reprenne des méthodes de l'extrême droite [...] comme monsieur Ruffin parfois», a-t-il affirmé, en référence au député François Ruffin, initiateur avec l'économiste Frédéric Lordon de la manifestation du 5 mai à Paris. 

«Je suis assez étonné qu'il y ait une sorte de transformation de poujado-castrisme de ce qui était, me semble-t-il, quelqu'un qui avait une voix respectée dans la République», a ajouté Gérald Darmanin, qui a assuré que Jean-Luc Mélenchon «[s'était tourné] vers un modèle vénézuélien qui empêche un petit peu d'avoir une discussion démocratique».

Chefs ou lieutenants : les passes d'armes se multiplient

Emmanuel Macron, en déplacement dans le Pacifique, et Jean-Luc Mélenchon s'étaient déjà rendu coup pour coup le 3 mai à propos de la manifestation du 5 mai. Le chef de l'Etat avait accusé certains élus de «tenir un discours d'agitation», précisant : «Ils n'ont jamais accepté la défaite, [...] ils aiment la démocratie quand ils gagnent.» Emmanuel Macron a évoqué «ceux qui proposent des manifestations, ou des fêtes», sans citer nommément les Insoumis.

Jean-Luc Mélenchon s'est empressé de répliquer au président de la République qu'il était «assez indigne de sa part d'assimiler LFI à des violences dont elle a eu à souffrir elle-même» lors de manifestations à l'automne 2017.

Après les violences commises le 1er mai par les membres de l'ultragauche, le gouvernement a fait part de son inquiétude pour la manifestation du 5 mai. Le 2 mai, Edouard Philippe a notamment appelé «chacun à bien mesurer ses propos» en particulier «tous ceux qui détiennent une responsabilité par leur mandat, leur fonction».  

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