François Hollande sur Emmanuel Macron : «J'aurais pu le battre mais je ne l'ai pas voulu»
Evoquant un «sacrifice personnel» pour éviter un second tour droite-extrême droite, l'ancien chef de l'Etat a confié sur le plateau de France 2 ce 10 avril qu'il aurait pu «battre» Emmanuel Macron mais ne l'a pas «voulu».
Alors qu'il avait, en juin dernier, promis d'observer un silence médiatique pour laisser son successeur travailler, l'ancien chef de l'Etat français François Hollande a fait son retour médiatique au journal de 20 heures ce 10 avril sur France 2. Pour sa première interview télévisée depuis qu'il a quitté l'Elysée, l'ex-président est venu présenter son ouvrage Les leçons du pouvoir à la veille de sa sortie en librairie.
Regrets, vie privée, enseignements pour son engagement politique futur : François Hollande y livre son regard sur plusieurs épisodes marquants de son quinquennat. Et notamment sur la montée en puissance du futur président de la République Emmanuel Macron. A ce propos, François Hollande a fait savoir à la présentatrice Anne-Sophie Lapix qu'il «aurait pu battre Emmanuel Macron» s'il n'avait pas renoncé à se représenter à la présidentielle, en mai 2017.
Les raisons qui me conduisaient à ne pas être candidat étaient politiques
«J'aurais pu, mais je ne l'ai pas voulu», a-t-il expliqué, car dans ce cas de figure, les deux hommes auraient ensuite eux-mêmes été battus à l'élection présidentielle. A l'époque, «une gauche divisée, la candidature déclarée d'Emmanuel Macron, et la droite, assurée d'être au second tour contre l'extrême droite» l'ont ainsi empêché de se présenter, précise l'ancien chef de l'Etat. C'était un «sacrifice personnel», a encore lâché l'ex-maire de Tulle.
«Les raisons qui me conduisaient à ne pas être candidat étaient politiques», a-t-il enfin déclaré à ce sujet : la perspective de voir s'affronter François Fillon et Marine Le Pen au second tour étant sa plus grande peur.
Bien qu'il signale aujourd'hui ne plus poursuivre «aucun intérêt partisan», François Hollande égratigne dans son livre la politique de son successeur. En matière fiscale, il fait par exemple remarquer que l'actuel locataire de l'Elysée «fait un pari qui n'est pas le bon», jugeant que sa politique est trop favorable aux «très riches».