Montpellier : échauffourées entre identitaires de la Ligue du midi et antifas
- Avec AFP
Alors que des identitaires de la Ligue du Midi se réunissaient en hommage à Arnaud Beltrame, le gendarme mort en héros lors de l'attaque de Trèbes, des antifas sont venus à leur rencontre, aux cris de «Fachos, ni dans nos facs, ni dans nos rues».
Un face à face tendu a opposé le 25 mars à Montpellier quelque 200 militants antifascistes et une trentaine d'identitaires de la Ligue du Midi, deux jours après le coup de force d'hommes cagoulés dans un amphithéâtre universitaire de la ville, a constaté une journaliste de l'AFP.
Vers 11h, les antifascistes, dont des membres de la Ligue des droits de l'Homme, des étudiants mobilisés contre la réforme de l'accès à l'université et des jeunes communistes et anarchistes, s'étaient rassemblés devant la préfecture de l'Hérault. Ils ont déployé une banderole proclamant en lettres rouges «Fachos, ni dans nos facs, ni dans nos rues».
Les manifestants faisaient ainsi un lien entre la présence de la Ligue du Midi dans le centre-ville pour rendre hommage à Arnaud Beltrame et la violente expulsion d'étudiants d'un amphithéâtre de la faculté de droit par des hommes cagoulés dans la nuit du 22 au 23 mars, dénonçant «une milice fasciste».
Vers 12h15, les antifas se sont massés dans la rue Foch pour aller à la rencontre d'une trentaine de militants de la Ligue du Midi, un groupuscule dont le fondateur Richard Roudier brandissait un portrait du gendarme tué à Trèbes, Arnaud Beltrame.
#Montpellier situation tendue entre les manifestants #antifa et les forces de l'ordre à la rue Foch, suite à l'arrivée du cortège de la @LigueDuMidipic.twitter.com/JpyaxHlc6G
— LeNouveauMontpellier (@LeNouveauMtp) 25 mars 2018
La police anti-émeute s'était positionnée entre les deux groupes pour les maintenir à distance mais n'a pas empêché Richard Roudier, 70 ans, de se précipiter vers les antifas ce qui a provoqué un échange de projectiles entre les deux camps, dont des bouteilles en verre.
«Pétel, Roudier, même combat... Cassez-vous !», scandaient les antifascistes en allusion au doyen de la faculté de droit, Philippe Pétel. Ce dernier a démissionné samedi, mis en cause par des étudiants dans l'intrusion des hommes cagoulés dans la faculté.
«Gauchistes collabos !», «Gauchistes, terroristes, même combat !», criaient la poignée de militants de la Ligue du Midi, dont certains portaient des masques aux couleurs du drapeau français. «Tout le monde déteste les fascistes !», répondaient les antifas.
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