Film sur Mélenchon déprogrammé à Marseille : le réalisateur dénonce une «censure» (INTERVIEW)
A Marseille, le film L'Insoumis, sur la campagne de Jean Luc Mélenchon, ne plait pas à tout le monde : le cinéma Les Variétés a tout bonnement décidé de le déprogrammer. Son réalisateur, Gilles Perret, y voit un acte de «censure».
Le 11 février, le cinéma marseillais Les Variétés a décidé de déprogrammer le film documentaire de Gilles Perret, L'Insoumis, qui revient sur la dernière campagne présidentielle menée par le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Répondant aux questions de RT France, Gilles Perret déplore un acte de «censure».
Le film de Gilles Perret, qui doit sortir le 21 février, s'étonne du caractère subit et tardif de cette déprogrammation, alors même que tout était prêt : les programmateurs avaient autorisé la diffusion, une avant-première et une projection presse étaient annoncées et les billets avaient été mis en vente. La décision du propriétaire des lieux était donc pour le moins inattendue. Un accord avait même été signé à l'automne dernier avec les programmateurs de la salle, pour que Les Variétés, situé dans la circonscription dont Jean-Luc Mélenchon est député, diffusent L'Insoumis en exclusivité.
Le propriétaire des lieux, Jean Mizrahi, s'est expliqué de cette décision dans les colonnes du quotidien régional La Provence. Il a, dans un premier temps, annoncé vouloir prendre le temps de visionner le film avant de rendre une décision définitive, «car la bande-annonce donn[ait] l'image d'une propagande».
Pour Gilles Perret, c'est précisément le fait que le propriétaire du cinéma ait décidé de suspendre la projection tout en avouant ne pas avoir vu le film qui pose problème. Cela révèle selon lui un acte de «censure». Défendant le caractère documentaire de son oeuvre, il réfute toute velléité de propagande et estime que la décision du propriétaire des Variétés revêt un aspect politique.
Dans un communiqué publié le 12 février, Jean Mizrahi a finalement expliqué, arguments à l'appui et après l'avoir visionné, les aspects du film qui le conduisent à maintenir sa décision de ne pas le diffuser. «Le documentaire n’est aucun cas un film de cinéma mais plutôt un document télévisuel, qui ne prend aucune distance vis à vis de son sujet», estime-t-il. Selon lui, cette dimension trop politique ne correspond pas au positionnement de son cinéma. «Le rôle des Variétés n’est pas de promouvoir, ou à l’inverse de dénigrer, tel ou tel personnage public jouant un rôle local», souligne-t-il.
Le même jour, Gilles Perret a annoncé que le cinéma Pathé Madeleine avait finalement décidé d'organiser l'avant-première du film le 16 février. Toutefois, l'événement sera réduit à une simple projection : celle-ci ne sera pas suivie d'une intervention du réalisateur, comme tel devait être le cas initialement aux Variétés.
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