Sans-abri : Castaner s’attire les foudres de la Fondation Abbé-Pierre et du Secours catholique
La Fondation Abbé-Pierre et le Secours catholique ont condamné les déclarations de Christophe Castaner, qui a estimé qu'un problème majeur de la question des sans-abri était que certains refusaient d'être hébergés malgré les places disponibles.
«La réponse publique de l'Etat c'est d'offrir des capacités d'accueil au chaud, dans de meilleures conditions que ce qu'ils connaissent dans la rue», a déclaré sur BFMTV le 29 décembre le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, au sujet de la situation actuelle des sans-abri.
«La promesse de l'Etat, c'est de garantir des places d'accueil et vous avez, à l'heure où je vous parle, encore des places d'accueil disponibles en Ile-de-France et dans les grandes villes. Peut-être pas assez, il faut un peu de temps pour améliorer cela», a-t-il poursuivi. «Ensuite, il y a des hommes et des femmes qui refusent aussi, dans le cadre des maraudes, d'être logés parce qu'ils considèrent que leur liberté, et je n'ai pas à juger de savoir si c'est bien ou pas, les amène à ne pas être en sécurité, à l'aise, dans ces centres.»
Des propos qui ont rapidement suscité l’indignation de plusieurs associations d’aide aux sans-abri.
Centres d'#hébergement saturés : les #SansAbris toujours dans la rue malgré les promesses
— RT France (@RTenfrancais) 27 décembre 2017
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La première salve est venue du Secours catholique. «Deux heures de maraude et une heure au 115 suffiront, Monsieur Castaner, pour prendre la mesure de l'indécence de votre affirmation. Merci de ne pas ajouter à la souffrance des personnes sans-abri une propagande niant leur combat quotidien pour rechercher un hébergement pérenne», a fustigé sur Twitter son secrétaire général Bernard Thibaut.
Deux heures de maraude et une heure au 115 suffiront, M. @CCastaner, pour prendre la mesure de l’indécence de votre affirmation. Merci de ne pas ajouter à la souffrance des personnes sans-abris une propagande niant leur combat quotidien pour rechercher un hébergement pérenne. https://t.co/p8FmlrEm8d
— Bernard Thibaud (@bthibaudsc) 29 décembre 2017
Face aux critiques provoquées par sa déclaration, le Délégué général de La République en marche a expliqué qu’il n’y avait «rien de nouveau dans ses propos». Afin de justifier son propos, il s’est référé à un article de Libération dans lequel un délégué adjoint à la Fondation Abbé-Pierre affirmait que des personnes sans-abri refusaient d’être prises en charge dans des centres d’hébergement d’urgence en raison du manque d’hygiène et de l’insécurité.
Il n'y a hélas rien de nouveau dans mes propos et je sais trop le travail essentiel du secours catholique pour opposer l'expérience du représentant de la fondation Abbé Pierre. https://t.co/mKPjrs23MZhttps://t.co/7YzLTKr5FT
— Christophe Castaner (@CCastaner) 30 décembre 2017
Au lendemain de cette justification, la Fondation Abbé-Pierre a fait part à son tour de son indignation : «Ça suffit, maintenant. Ce n'est parce que certains SDF refusent qu'on les jette dans des hangars inqualifiables d'absence d'hygiène et de violence permanente qu'il faut expliquer par ces cas marginaux l'absence de prise en compte d'une urgence considérable. Un peu de dignité, s'il vous plaît.»
Ça suffit, maintenant. Ce n'est parce que certains SDF refusent qu'on les jette dans des hangars inqualifiables d'absence d'hygiène et de violence permanente qu'il faut expliquer par ces cas marginaux l'absence de prise en compte d'une urgence considérable. Un peu de dignité, svp https://t.co/uBnKns93zj
— FondationAbbéPierre (@Abbe_Pierre) 31 décembre 2017
Malgré les promesses d’Emmanuel Macron en juillet de ne laisser personne à la rue d’ici la fin de l'année 2017, les sans-abri continuent de dormir sur les trottoirs, plongés cet hiver dans un froid polaire. L’engorgement des capacités d’hébergement, d’urgence ou non, demeure au cœur du problème selon les associations d'aide aux sans-abri. Selon Eric Pliez, président du Samu Social, le déficit en places d'hébergement d'urgence est estimé à 3 000.
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