Que sont les «unités laïcité» que Jean-Michel Blanquer compte instaurer dans les académies ?
- Avec AFP
Le ministre de l'Education nationale a fait savoir que des «unités laïcité» seraient créées dans toutes les académies de France, dont la première en banlieue parisienne, pour pouvoir «intervenir sur le terrain» en cas d'atteinte à cette valeur.
L'annonce a été faite par Jean-Michel Blanquer le 8 décembre, à la veille du 112ème anniversaire du vote de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat qui laisse sceptiques certains syndicats d'enseignants, «une des lois les plus importantes dans l'histoire de la République» selon le ministre.
«Il est extrêmement important de continuer à faire vivre cet esprit de laïcité», a-t-il martelé. Or, selon le ministre de l'Education nationale, «il arrive qu'en cours certaines convictions conduisent à une volonté de prosélytisme ou la contestation des règles communes», et que face à ces situations, les professeurs éprouvent un sentiment de «solitude».
Partant, le gouvernement a décidé la création, au cœur du ministère de l'Education, d'«unités laïcité» dans chaque académie de France. Le ministre a précisé qu'il installerait ce 9 décembre la première d'entre elles dans l'académie de Créteil (Val-de-Marne), au sud-est de Paris.
Professionnels chargés de faire de la «prévention» et «conseil des sages»
Le 9 décembre, Jean-Michel Blanquer a détaillé son plan : les «unités laïcité» seront composées de professionnels chargés de faire de la «prévention», mais aussi d'intervenir ponctuellement dans un établissement en cas d'atteinte à cette valeur. Elle doivent être mises en place au cours du premier trimestre 2018, selon son cabinet.
Ce dispositif sera chapeauté par une «équipe nationale» dédiée, opérationnelle dès janvier 2018. Elle pourra proposer son appui aux académies et établissements qui le réclament.
Parallèlement, le ministère s'est engagé à nommer dans les jours qui viennent un «conseil des sages», composé de plusieurs personnalités. Il sera chargé de la «création d'un corps de doctrine» pour homogénéiser les réponses des enseignants en cas de problème, selon le ministre. Il devra aussi «recenser les atteintes à la laïcité» pour «prendre la juste mesure du problème [...], sans sous-estimer, sans surestimer».
Certains syndicats d'enseignants ont déjà affiché leur scepticisme face à ces nouvelles annonces. Des mesures «symboliques», selon eux : un référent laïcité existait déjà dans chaque académie, ainsi qu'une chargée de mission sur le sujet au ministère.
«Bien sûr qu'on ne part pas de zéro, on part même de 1905», s'est agacé Jean-Michel Blanquer. Selon lui, ce plan correspond à «une étape nouvelle, plus volontariste».