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Victime des «macroniens du PS» ? Filoche s'explique sur RT France après son tweet jugé antisémite

Visé par une procédure d'exclusion du PS, Gérard Filoche a estimé que le tweet polémique qu'il a partagé puis retiré en s'excusant, était «une connerie». Il juge toutefois que la polémique est instrumentalisée par ses adversaires politiques.

«C'est une erreur», lance d'emblée Gérard Filoche au sujet d'un tweet diffusé sur son compte (puis rapidement retiré) le 17 novembre, montrant Emmanuel Macron avec un brassard nazi, sur lequel un dollar remplace la swastika, des drapeaux israélien et américain en arrière plan. 

«J'assume car c'est sous mon nom», poursuit-il toutefois.

Avouant se faire épauler pour les sites et les réseaux sociaux, le membre du bureau national du Parti socialiste (PS) et cofondateur de l'association SOS Racisme explique à RT France : «Ce tweet, je l'ai retiré dès que j'en ai eu connaissance, j'ai dit que c'était une connerie et j'ai présenté mes excuses. Il n'y a rien de compliqué à cela.»

Et pourtant, rien n'y fait. Gérard Filoche estime même que cette polémique n'est que la conséquence d'une cabale menée à son encontre. «Ils continuent comme si de rien n'était. Evidemment, cela ne vise plus ce tweet mais cela me vise, moi. Ils essaient de dire que je suis antisémite, alors que cela fait plus de 50 ans que je milite et que personne n'a jamais osé me dire cela. Je suis fondateur de SOS Racisme, je hais l'antisémitisme et je hais le racisme», poursuit cette figure de l'aile gauche du PS, visé par une procédure d'exclusion du parti.

Les «macroniens» veulent-ils faire plier Filoche ?

«Je me fie aux réseaux sociaux, je vois d'un côté, et cela ne me surprend pas, les "macroniens" qui sont sortis du PS, et de l'autre côté les "macroniens" qui sont encore au au PS.

Tout cela est forcément un prétexte pour éviter que je puisse m'exprimer au congrès du PS

Dans tous les cas, ce sont les "macroniens" du dedans et ceux de dehors. Tout cela est forcément un prétexte pour éviter que je puisse m'exprimer au congrès du PS», juge Gérard Filoche.

L'intérêt de cette manœuvre est à ses yeux avant tout politique, en vue du prochain congrès du Parti socialiste prévu le 6 avril. Gérard Filoche, qui s'est opposé en 2016 à la loi Travail de Myriam El Khomri, votée en majorité par les députés socialistes, fait figure de trublion au sein du parti.

«Rachid Temal [coordinateur de la direction collégiale du PS qui a lancé une procédure d'exclusion à l'encontre de Gérard Filoche] saute sur un tweet pourtant supprimé ! [...] C'est une grosse occasion pour essayer de biaiser la préparation du congrès du Parti socialiste», souligne l'intéressé.

«Sur quelles bases pourraient-ils me virer ? Il faudrait pouvoir prouver que je suis raciste. On me dit que c'est Soral et les autres qui auraient fait ce photomontage. Moi, je déteste Soral, je le hais. On s'est fait abuser par une image où l'on voyait Macron étendu sur la planète et dans laquelle il parlait d'argent», explique Gérard Filoche au sujet du photomontage polémique, qui était déjà apparu sur le site Egalité et Réconciliation.

Mais Gérard Filoche a plus d'un tour dans son sac. Avant le conseil national prévu dans la soirée du 21 novembre, il prépare une conférence de presse sur le sujet du tweet et l'envoi d'une lettre à la direction du PS.

«Je vais essayer de me bagarrer pour essayer de faire éclater la baudruche qu'on essaie de me coller sur le dos», conclut l'ancien inspecteur du travail.

Bastien Gouly

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