Après 40 ans de vie politique, Christine Boutin se retire pour se consacrer à la théologie
- Avec AFP
L'ex-candidate à la présidentielle Christine Boutin a annoncé qu'elle allait démissionner de son mandat de conseillère départementale des Yvelines, mettant ainsi fin à 40 années de carrière politique.
«Je suis une femme comblée. Je suis fière de ces 40 années», a déclaré le 21 octobre l'ancienne ministre du Logement de Nicolas Sarkozy (2007-2009) lors d'une conférence de presse dédiée à son retrait de la vie politique au siège du Parti chrétien démocrate (PCD), dont elle reste présidente d'honneur.
«Je suis heureuse de ne pas avoir renié mes convictions», a ajouté cette catholique pratiquante, en regrettant d'avoir été «ridiculisée, ringardisée».
Elle s'était fait connaître à l'Assemblée en 1998 lors du débat sur le Pacs, dont elle avait incarné l'opposition, parfois Bible à la main. Elle s'était aussi résolument engagée contre le mariage homosexuel.
Pour celle qui fut candidate à l'Elysée en 2002, le retrait de la politique active ne signifie «pas la fin de [son] intérêt pour la politique». «Je n'abandonne pas mon rôle d'influence», a-t-elle assuré, foulard bleu noué en turban autour de la tête.
Christine Boutin a débuté en politique en 1977 comme conseillère municipale et était élue du canton de Rambouillet depuis 1982. Sa remplaçante Clarisse Demont prendra sa place au lendemain du 31 octobre.
Députée de 1986 à 2007, Christine Boutin avait pour fief la 10e circonscription des Yvelines, vaste territoire rural et conservateur, qu'elle a ensuite cédé à l'actuel président du PCD Jean-Frédéric Poisson, et qui a été remporté en juin dernier par Aurore Bergé, figure montante de La République en marche.
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— RT France (@RTenfrancais) September 21, 2016
Lors de la dernière élection présidentielle, Christine Boutin avait appelé à voter en faveur de Marine Le Pen contre Emmanuel Macron, s'attirant des demandes de sanctions au sein du parti Les Républicains. «Je ne le regrette pas», a-t-elle assumé lors de son point presse. «Je voulais qu'il fasse le score le plus bas possible», s'est-elle expliquée.
Elle «regrette» en revanche que ses paroles aient «blessé des gens dans le débat sur le mariage homosexuel». Elle avait été condamnée en novembre 2016 pour provocation publique à la haine ou à la violence, après avoir cité l'Ancien testament en 2014, affirmant que l'homosexualité était une «abomination».
Décidée à «nourrir sa foi», Christine Boutin étudie désormais deux jours par semaine la théologie à Paris.
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