«Macron, son mépris de classe envers des salariés qui se battent pour leurs emplois est à l'image du budget proposé par son gouvernement», a tweeté la députée La France insoumise (LFI) Clémentine Autain en réaction aux propos du chef de l'Etat tenus en Corrèze, le 4 octobre, devant une caméra.
«Il y en a certains au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils peuvent avoir des postes là bas [à Ussel en Corrèze] ! Parce qu'il y en a qui ont les qualifications pour le faire hein ! Et c'est pas loin de chez eux», avait déclaré Emmanuel Macron après avoir évité un groupe de salariés de l'équipementier automobile GM&S qui avaient fait le déplacement pour manifester, avant d'être repoussés par les gaz lacrymogène de la police.
Clémentine Autain n'a pas été la seule à réagir puisque son camarade Adrien Quatennens, député lui aussi, a lancé à l'égard du président : «"Chercher du boulot", Macron ne sait pas ce que c'est. Le "bordel", c'est lui !»
Et le tollé ne s'est pas arrêté aux portes de La France insoumise puisque l'ancien vice-président du Front national (FN) et actuel président du parti Les Patriotes, Florian Philippot, s'est lui aussi fendu d'une remarque. «Des salariés se battent pour leur boulot : tout ce que trouve à faire Macron c’est de ressortir son habituel mépris de classe. Insupportable», a-t-il écrit sur Twitter.
Valérie Boyer, porte-parole des Républicains et députée des Bouches-du-Rhône, a également dénoncé le «mépris pour les Français» du chef de l'Etat.
«Le vrai bordel ce sont ses ordonnances», a estimé le député socialiste Luc Carvounas, qualifiant Emmanuel Macron de «président des riches» et l'accusant d'avoir insulté les ouvriers.
Le député LFI Eric Coquerel a appelé à la démission d'Emmanuel Macron.
Le porte-parole de la présidence de la République, l'ex-journaliste Bruno Roger-Petit, a pour sa part tenté d'expliquer le sens de la citation présidentielle : «Emmanuel Macron a rappelé que la recherche de solutions en matière d'emploi dépend de la responsabilité de tous les acteurs.» Il a dénoncé une «citation tronquée», alors que certains journalistes avaient repris une version approximative de la phrase.
Deuxième employeur privé du département de la Creuse avec 276 salariés, GM&S a été placé en liquidation fin juin, au terme de plusieurs mois de manifestations, blocages et autres actions sociales.
Le tribunal de commerce a validé le 7 septembre la reprise du site par l'entreprise GMD (Groupe mécanique découpage), spécialisée dans l'emboutissage, la plasturgie et la fonderie, avec à la clé la suppression de 156 emplois. Les salariés avaient décidé de continuer à manifester, réclamant moins de licenciements et une meilleure prime pour les salariés licenciés.
Ce n'est pas la première fois qu'une phrase d'Emmanuel Macron fait parler d'elle. Après avoir évoqué «ceux qui ne sont rien», le président avait parlé de «fainéants» pour désigner les manifestants s'opposant à la réforme du code du travail.