Quand les députés de Corse dénoncent l’amalgame entre terrorisme nationaliste et djihadisme

Quand les députés de Corse dénoncent l’amalgame entre terrorisme nationaliste et djihadisme   © Jacques Demarthon Source: AFP
L'Assemblée nationale le 26 septembre.
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Trois députés nationalistes corses et Jean Lassalle se sont élevés contre le projet de loi antiterroriste qui met sur le même plan les actes délictueux des militants corses et le djihadisme. Leur amendement a été rejeté.

Parmi le concert des plaintes au sujet de la loi antiterroriste, celles des nationalistes corses se sont élevées dans l’Assemblée. La contestation est venue de trois députés de Pè a Corsica, coalition corse appelant à une autonomie renforcée de l'île, Jean-Félix Acquaviva, Michel Castellani et Paul-André Colombani, entrés à l'Assemblée nationale au mois de juin. Ils ont fait entendre leurs réserves dès le lendemain de l’examen du projet de loi le 25 septembre.

Dans un texte relayé sur Twitter, ils ont aussitôt dénoncé «la dérive sécuritaire du gouvernement, mais surtout la conception extensive de la notion "d’actes de terrorisme" qui dépasse la simple lutte contre l’islamisme radical». Les trois députés se sont entendus pour déposer une série d'amendements jusqu’au 28 septembre au soir.

Le terrorisme en Corse a été incarné majoritairement par le Front de libération nationale corse (FLNC). Doté d'une capacité militaire et d'une organisation efficace, il s'est démarque des autres mouvements terroristes  indépendantistes par un usage relativement limité de la violence par les armes, seulement neuf morts (contre 829 victimes de l'ETA basque), dont cinq assassinats, depuis sa création en 1976. La plupart de ses attentats se sont soldés par des dégâts matériels et d'éventuels blessés. En 2014, le FLNC a d'ailleurs annoncé sa démilitarisation.

Pas d’amalgame entre actes «militants politiques corses» et «djihadisme» 

L'amendement le plus emblématique des trois députés a été déposé le 26 septembre et cosigné avec Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques, département dans lequel est situé une partie du pays Basque français. Il demande un distinguo entre les deux types de terrorisme : «La présente loi a pour objectif de lutter contre l’islamisme radical après la série d’attentats meurtriers ayant visé ces dernières années les sols français et européen. Il importe de bien encadrer son champ d’application et d’y exclure les militants politiques corses.» Jean-Félix Acquaviva s’est exprimé en séance publique pour le défendre. Au sujet de l'assimilation faite entre Corses, Basques et islamistes, il a protesté : «L'ignorance est un bandeau sur les yeux, elle est ténèbres et cécité.»

Raphaël Gauvain, de La République en marche, nommé rapporteur du projet de loi antiterroriste, l’a pourtant rejeté lors de sa prise de parole : «A notre sens, il n’y a pas lieu de faire une distinction entre le terrorisme islamique, basque ou corse, d’ailleurs le droit français antiterroriste ne fait pas cette distinction.»

Cette décision a provoqué l'émoi de Michel Castellani, qui a interpellé Raphaël Gauvain : «Monsieur le rapporteur, on ne peut assimiler des destructions matérielles à des actions ayant semé la mort et la désolation.»

Tandis qu'un conseiller départemental corse des Républicains moque le concept de «terrorisme modéré».

Les députés corses contre la dérive sécuritaire

Ce ne sera pas le seul grief des députés corses vis-à-vis du projet de loi antiterroriste. Les dimensions de l’île auraient une répercussion sur le nombre de contrôles. Michel Castellani s’est exprimé pour sensibiliser aux problèmes posés par l’application de l’article 10. 

«L'application stricte de cet article signifie que toute personne pourra être à tout moment contrôlée de façon répétitive dans un rayon de 20 kilomètres autour des ports et aéroports. L’essentiel du territoire insulaire sera soumis au contrôle systématique, permanent, que les Corses dans leur majorité pourront être systématiquement contrôlés bien au-delà des nécessités», a-t-il plaidé dans son intervention publique.

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