Lidl et Free dans le collimateur des internautes après la diffusion de Cash investigation
De nombreux internautes ont réagi après la diffusion d'une enquête de Cash investigation concernant les conditions de travail des employés de Lidl et de Free. L'exécutif a aussi été pointé du doigt pour ses réformes libérales.
En plein mouvement de contestation contre la réforme du code du travail, Cash investigation a établi son record d'audience historique dans la soirée du 26 septembre, avec son émission sur le monde du travail au sein de deux entreprises emblématiques, Lidl France et Free.
L'émission de France 2 a attiré plus de 3,8 millions de téléspectateurs en moyenne, soit 17,7% des téléspectateurs présents devant leur télévision, selon les chiffres de Médiamétrie.
Vous avez été 3,8 millions à regarder #CashInvestigation hier soir.
— CASH INVESTIGATION (@cashinvestigati) 27 septembre 2017
C'est un record ! Merci à tous !👍
Replay : https://t.co/BOyW4FR29bpic.twitter.com/uVXQ5mMxVh
Intitulée «Travail, ton univers impitoyable», l'enquête de Sophie Le Gall portait sur des méthodes de management aux conséquences parfois très lourdes pour les salariés des deux enseignes. Chez Lidl ont été mises au jour des conditions de travail aliénantes (robotisation des employés, dirigés en permanence par un ordinateur) autant que génératrices de maladies professionnelles (scolioses ou problèmes ligamentaires liés au port de charges lourdes). Chez la très branchée société Free, c'est la féroce répression syndicale au sein des centres d'appel qui est pointée du doigt.
Ce réquisitoire implacable a fait réagir de nombreux utilisateurs des réseaux sociaux. «Demain, je lance ma freebox dans la vitrine du Lidl à côté de chez moi», a par exemple tweeté un internaute en colère.
#cashinvestigation
— guill (@guilldelasoul) 26 septembre 2017
Demain je lance ma freebox dans la vitrine du Lidl à côté de chez moi
Un autre utilisateur a détourné une publicité de Lidl, donnant un tout autre sens à cette réclame après la diffusion du documentaire : «On est mal, on est très très mal»...
-Allo #Lidl, c'est #Free ?
— Merlin (@Papy_Merlin) 26 septembre 2017
- On est mal, on est très très mal#cashinvestigationpic.twitter.com/aaA5kbol4C
Par ailleurs, certains ont sous-entendu que la proximité supposée entre le président français Emmanuel Macron et Xavier Niel, dirigeant d'une entreprise aux méthodes de licenciement critiquées, serait en partie à l'origine du plafonnement des indemnités de licenciement prévues par la réforme du code du travail.
Je comprends pourquoi @EmmanuelMacron veut plafonner les indemnités de licenciement abusif au prud'homme! Merci copain #CashInvestigationpic.twitter.com/DE1vg4cdw9
— Antigone (@myssantigone) 26 septembre 2017
D'autres y ont vu l'occasion de moquer les partisans du président et autres défenseurs des réformes libérales portées par le gouvernement.
Un conseil pour les macronistes devant #CashInvestigation ce soir. pic.twitter.com/Kt7zSzTlkE
— Romain Gros 🕊 (@Gros_Romain) 26 septembre 2017
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a elle aussi été raillée après avoir été mise en difficulté par Elise Lucet, sur le plateau de l'émission, au sujet des conséquences de la réforme du code du travail sur les conditions de travail des salariés.
- Les gens licenciés abusivement vont gagner bcp moins avec votre réforme.
— Debout Avec Ruffin ! (@RuffinDebout) 26 septembre 2017
- C'est faux.
Muriel Pénicaud sort les rames#cashinvestigationpic.twitter.com/AgbpXxsCG5
Une communication de crise hasardeuse
Si Lidl France a assuré sur Twitter que l'entreprise apporterait le 27 septembre «des éléments de réponse aux différents points soulevés, après avoir visionné l'émission», l'entreprise de Xavier Niel n'a elle préféré ne rien dire concernant les accusations portées par le programme.
Nous suivons l'émission #cashinvestigation ainsi que vos sollicitations avec attention. Nous répondrons prochainement à vos interrogations.
— Lidl France (@lidlfrance) 26 septembre 2017
Nous ferons un communiqué demain avec des éléments de réponse aux différents points soulevés, après avoir visionné l'émission
— Lidl France (@lidlfrance) 26 septembre 2017
En fin d'après-midi, la chaîne de magasin a donc diffusé un communiqué visant à répondre à l'émission.
Notre réaction suite à la diffusion de #cashinvestigation : https://t.co/RgVVxKRa3k
— Lidl France (@lidlfrance) 27 septembre 2017
Par exemple, sur la question du management, Lidl fait amende honorable. «Les extraits dévoilés dans l’émission sont inacceptables et nous les condamnons sans aucune ambiguïté. Ce sont des propos isolés, contraires à tout ce que notre entreprise représente et veut représenter», peut-on lire dans le communiqué.
Néanmoins, sur d'autres sujet, tels que les commandes vocales pour les employés dans les entrepôts, l'entreprise se défausse. «Ce n’est pas un sujet propre à Lidl, puisque la commande vocale est devenue une pratique quasi systématique dans la logistique depuis le début des années 2000».
A propos du poids important transporté par ses employés, Lidl affirme que qu'il ne s'agit que d'objectifs économiques communs à toutes entreprises. «Nous fixons un objectif d’équipe commun en terme de colis par heure. Chaque préparateur doit tendre vers cet objectif d’équipe», lit-on dans le communiqué.
Un argumentaire qui n'a d'ailleurs pas convaincu les internautes, qui ont dénoncé un document «rédigé par la com», certains menaçant même de boycott si des changements concrets n'avaient pas lieu.
Un bon papier fait par la comm qui ne répond absolument pas aux questions posées . Du bla bla pour faire court HONTEUX !!!
— 🖖youpi youpi🖖 (@youpiyoupi85) 27 septembre 2017
En gros rien de concret, aucune remise en question, il y a un Lidl à coté de chez moi je n'y irais pas sans réel changement de votre part.
— dixie (@Daenerys33) 27 septembre 2017
En amont de la diffusion, un utilisateur de Twitter a publié un texte présenté comme un document interne diffusé par Lidl visant à rassurer ses employés concernant l'émission télévisée, accusée de faire usage de «méthodes polémiques».
#Lidl a affiché ceci pour contrer le reportage de #cashinvestigation#travail#france2#grandedistribution#communiquepic.twitter.com/tVlJqb1CL2
— moi20cent (@moi20cent) 26 septembre 2017
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