Loi antiterroriste débattue à l'Assemblée : «mieux que rien» mais pas assez pour les Républicains
Le projet de loi antiterroriste réexaminé par le Sénat est arrivé le 12 septembre à l'Assemblée nationale. Jugé liberticide par les associations, il ne va pas assez loin pour les députés LR. La loi doit remplacer l'état d'urgence en novembre.
Réexaminé par le Sénat en juillet 2017, le projet de loi antiterroriste proposé par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb doit repasser par l'Assemblée nationale. Le texte fera l'objet d'une session extraordinaire le 25 septembre et entrera en vigueur dès le 1er novembre pour remplacer le régime exceptionnel de l'état d'urgence voté pour la sixième fois consécutive en juillet.
Migrants, terrorisme, conflits régionaux : #Macron décline les grands axes de sa politique étrangère
— RT France (@RTenfrancais) August 29, 2017
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Si Gérard Collomb a tenu à défendre un texte qu'il juge «équilibré» et adaptable «à la marge», plusieurs organisations d'aide aux réfugiés et aux migrants s'inquiètent pour les libertés individuelles.
Liberticide selon les associations
Les deux modifications essentielles introduites par le texte sont les suivantes : une extension du délai de contrôle d'identité aux frontières intérieures et extérieures qui passerait à 12 heures, contre 6 heures précédemment et une extension de la zone géographique concernée par ces contrôles aux abords des ports, des gares et des aéroports, dans un rayon de 20 kilomètres.
Selon l'organisation humanitaire la Cimade, près d'un tiers du territoire et de la population seraient concernés. Les associations de défense des libertés individuelles s'inquiètent également d'une augmentation des contrôles au faciès dans le cadre du renforcement du dispositif de reconduite aux frontières jugé inefficace par le gouvernement. Le groupe parlementaire Les Insoumis demande purement et simplement une annulation d'un article qui permettrait de fermer des lieux de cultes véhiculant des «idées» ou des «théories» contraires à l'état de droit de la République.
Pas assez dure selon les Républicains
A droite, cependant, les parlementaires LR trouvent le texte trop timoré et ont déposé 30 amendements défendus par Guillaume Larrivé (orateur LR sur le sujet) et Eric Ciotti (rapporteur d'application).
Le #PJLAntiterrorisme vide les perquisitions adm et les assignations à résidence de leur sens et leur efficacité. C'est un recul ! #DirectANpic.twitter.com/bqj8XlEWFr
— Eric Ciotti (@ECiotti) 12 septembre 2017
Le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, invité de la chaîne de télévision LCI a estimé que la loi était «mieux que rien», mais que dans ce contexte de «crise migratoire majeure», cela ne suffisait pas. Guillaume Larrivé, député de l'Yonne, a ajouté que son groupe souhaitait le maintien et le renforcement d'un «vrai état d'urgence jusqu'à ce que la France gagne la guerre contre les terroristes islamistes».
Projet de loi antiterroriste : "Il n'est pas raisonnable de sortir aujourd'hui de l'Etat d'urgence !", assure @GLarrive#PolMatpic.twitter.com/66At4wBsMS
— LCP (@LCP) 13 septembre 2017
Le marathon législatif a donc commencé pour les députés qui devront analyser 250 amendements avant le vote sur cette loi.