Emmanuel Macron «sous le patronage» de sa femme ? La toile circonspecte face au statut de Brigitte
Face au tollé provoqué par le projet elyséen d'accorder un rôle officiel à Brigitte Macron, la présidence a cédé sur ce point et a rendu public le nouveau statut de la femme d'Emmanuel Macron. Une charte qui en laisse certains perplexes.
Pour la première fois sous la Ve République, l'épouse du président, Brigitte Macron, a été dotée par l'Elysée d'un rôle officiel, entérinant une mission et des moyens jusqu'ici informels, dans une volonté affichée de transparence.
Publiée le 21 août, cette «charte de transparence relative au statut du conjoint de chef de l'Etat» détaille les fonctions classiques de représentation, sans rémunération ni budget propre, mais avec des frais et des conseillers fournis par la présidence. Elle stipule notamment que Brigitte Macron aura un rôle de «représentation», «d'accompagnement», mais aussi de «patronage du chef de l'Etat».
Donc la charte de Brigitte Macron lui donne pour mission le "patronage" du président 🤔 pic.twitter.com/noRaGN0Iyt
— Thomas Vampouille (@tomvampouille) 21 août 2017
Une notion qui a fait tiquer de nombreux internautes, qui ne se sont pas privés d'ironiser sur les multiples sens que pouvaient receler ce terme.
«Je ne sais pas à quelle définition du Larousse il faut se fier...», a tweeté un utilisateur de Twitter, visiblement circonspect devant les six définitions différentes de cette fonction. En effet, cela peut recouvrir l'appui d'une personnalité influente ou d'un organisme, une organisation accueillant des enfants en congés, l'aide à la réinsertion d'anciens détenus, une forme de clientélisme politique ou encore, la protection d'un saint.
Je ne sais pas à quelle définition du Larousse il faut se fier...🤔 pic.twitter.com/YB8prYoNDV
— Alexandre Rousset (@Alex_Rousset) 21 août 2017
«C'est la dernière occurrence, je pense», a suggéré un internaute, faisant référence au sens de la «protection d'un saint».
c'est la dernière occurrence, je pense pic.twitter.com/AkBLnI4WJh
— Vincent Daniel (@VincentDanie_l) 21 août 2017
Plus sérieusement, les missions attribuées à Brigitte Macron consistent principalement à assurer la représentation de la France aux côtés du chef de l'Etat, répondre aux sollicitations reçues par courrier ou par téléphone, soutenir par son parrainage des manifestions à caractère caritatif, culturel ou social ou superviser les réceptions au Palais.
Des coûts de fonctionnement pris sur le budget de la présidence
Le coût lié à ses frais et son cabinet (deux conseillers présidentiels mis à sa disposition et un secrétariat) seront pris sur le budget de la présidence.
«Les coûts de fonctionnement associés au conjoint du chef de l’Etat feront l'objet d’une présentation transparente dans la comptabilité analytique de l’Elysée, soumise au contrôle de la Cour des Comptes qui en rendra compte publiquement par un rapport spécifique», précise l'Elysée.
Pendant la campagne, Emmanuel Macron avait promis de «clarifier» le rôle de son épouse, en en faisant un combat presque personnel. «Elle aura un rôle, elle ne sera pas cachée, parce qu'elle partage ma vie, que son avis est important», avait-il lancé.
La question du rôle de Brigitte Macron a suscité cet été une pétition «contre le statut de Première dame» qui a réuni 316 000 signatures en quelques semaines. En réaction à cette charte, le texte de la pétition a donc été changé, et s'intitule maintenant : «Putsch Présidentiel : Brigitte Macron, nouvelle personnalité semi-politique».
Le texte dénonce maintenant «un flou bien plus important qu'avant qui accentue davantage une tradition républicaine qu'une majorité de Français rejette farouchement». Si l'auteur du texte se félicite que sur la forme, il n'y ait pas de statut de Première dame, celui-ci assure qu'il pourrait saisir le Conseil d'Etat dans les semaines qui viennent concernant cette mesure.