La manifestation contre l'enfouissement de déchets nucléaires à Bure dégénère, plusieurs blessés
- Avec AFP
Des incidents ont éclaté à Bure (Meuse) en marge d'une manifestation contre le projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires. La gendarmerie a fait usage d'un canon à eau et de gaz lacrymogènes contre une partie des 300 à 1 000 manifestants.
«Nous avons une dizaine de blessés, dont l'un a un pied très abîmé, et un autre une grave brûlure à la joue», a affirmé à l'AFP l'un des militants s'exprimant au nom du collectif des opposants à Cigéo, se faisant appeler Michel. Selon lui, un millier de personnes au total ont pris part à la manifestation du 15 août contre le projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse.
Face-à-face entre les manifestants et les forces de l'ordre #Cigeo#Burepic.twitter.com/ubMWvUlCOk
— Bleu Sud Lorraine (@bleusudlorraine) 15 août 2017
La préfecture du département, de son côté, a précisé que deux gendarmes mobiles avaient été blessés par un «engin artisanal lancé par les opposants». Un peu plus tôt, elle avait indiqué que l'un des gendarmes blessés souffrait d'un «trauma sonore».
Manifestation #Bure anti #Cigeo : affrontements manifestants/forces de l'ordre la sortie de #Saudron#HauteMarne@France3CApic.twitter.com/6fgb2AYOWu
— Maxime Meyer (@Max_Mey) 15 août 2017
On dénombrerait trois blessés dans les rangs des manifestants (l'un à la cheville, un autre au menton et le troisième aux côtes), selon le compte-rendu de leurs appels aux pompiers transmis par la préfecture.
#Bure Les manifestants refluent sous le jet d'eau pic.twitter.com/Fo8PN5ediQ
— Samuel Goldschmidt (@rtlgrandest) 15 août 2017
Les autorités ont dénombré 300 manifestants, dont la majorité étaient «casqués, cagoulés, vêtus de noir et armés de pierres, bâtons, boucliers». Toujours selon la préfecture, les opposants ont jeté des pierres sur des gendarmes «pré-positionnés à titre préventif», avant de leur lancer un peu plus tard des cocktails Molotov.
D'après @Frederic_Thore du JHM, affrontement GM contre anti #Cigeo à Saudron
— Eric (@GeolNuc) 15 août 2017
Photo Zyradiés, carte de Bibi pic.twitter.com/8oqAVtbZtP
«On ne souhaitait pas l'affrontement, mais il y a eu effectivement des affrontements avec la gendarmerie, parce qu'elle nous a empêchés de manifester où on le souhaitait», a souligné Michel.
#Bure Les manifestants en train d'être repoussés hors de Saudron pic.twitter.com/Dhrn9lG3np
— Samuel Goldschmidt (@rtlgrandest) 15 août 2017
Les positions passées de Nicolas Hulot refont surface
Le projet Cigéo, objet d'une guérilla juridique entre l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) et ses opposants, vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français.
Les opposants ont marqué un point début août, lorsque l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a émis des «réserves» sur ce projet, en raison notamment d'«incertitudes» concernant le comportement des déchets hautement inflammables en cas d'élévation de température.
En juillet, l'Andra avait annoncé que la construction de Cigéo ne débuterait pas avant 2022. Son directeur général, Pierre-Marie Abadie, s'était inquiété de «la contestation sur le terrain» qui, selon lui, s'est renforcée depuis l'été 2016 et qui est source de tension avec les habitants.
#Bure manif du 15 aout : " Ce n'est pas à nous d'envoyer un message à @N_Hulot mais à lui de se souvenir de ses positions passées "#cigeopic.twitter.com/dNVBevG5M9
— Les ZIRAdiéEs (@ZIRAdies) 15 août 2017
Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, n'a pas pris position sur le projet Cigéo depuis son entrée au gouvernement, se bornant à indiquer qu'il souhaitait «étudier davantage» ce projet. Mais les opposants ont récemment exhumé une photo, qui remonterait à octobre 2016, et sur laquelle on voit Nicolas Hulot – qui à l'époque n'était pas encore ministre – tenir une pancarte proclamant «Cigéo Bure, je dis non !»