Cédric Herrou et José Bové escortent 200 migrants à Nice pour leur faire obtenir l'asile (IMAGES)
200 migrants ont été emmenés en train depuis la frontière franco-italienne jusqu'à la ville de Nice par Cédric Herrou et des activistes. Le parlementaire européen José Bové participait aussi à l'opération, qui a suscité l'ire de Christian Estrosi.
Des activistes de l'association d'aide aux migrants Roya citoyenne ont fait transiter 200 migrants en train vers la ville de Nice où ils souhaitaient rejoindre la plateforme d'aide aux demandeurs d'asiles, afin d'obtenir le statut de réfugié, selon Nice-Matin. Le quotidien régional précise que l’association a dépensé 1 000 euros pour financer cette opération.
Place Mozart, le groupe s'organise. Ceux qui ne veulent pas rester à #nice06 se réunissent. Il veulent rallier Paris, Marseille ou Lille pic.twitter.com/iyb9DE6pYS
— Benoit Guglielmi (@BenoitGuglielmi) 24 juillet 2017
Le militant Cédric Herrou, condamné en février à une peine d'amende de 3 000 euros avec sursis pour avoir fait passer des migrants d'Italie en France, accompagné de l'eurodéputé écologiste José Bové, encadrait les migrants.
À son arrivée en gare de #nice06, José Bové a expliqué les raisons de sa présence. Il vient de passer deux jours dans la vallée de la Roya pic.twitter.com/175BdNxjmc
— Benoit Guglielmi (@BenoitGuglielmi) 24 juillet 2017
Mais ces derniers, escortés par des membres de l'association et l'eurodéputé, se sont vu interdire l'accès à un parc de Nice sur décision du maire de la ville Christian Estrosi.
Aujourd’hui, 200 #migrants ont tenté de pénétrer la #PromPaillon et je remercie la @PMdeNice qui a empêché cette entrée #Herroupic.twitter.com/8hSYQwVgVj
— Christian Estrosi (@cestrosi) 24 juillet 2017
Dans un communiqué, celui-ci dénonce une «provocation inadmissible», assurant que cette «opération coup de force» constitue un «délit d'aide à la circulation et au séjour de personnes en situation irrégulière». Christian Estrosi a saisi le procureur de Nice afin qu'il se saisisse du cas de Cédric Herrou, «qui nuit au travail des forces de l'ordre et cherche à dévoyer le droit d'asile».
José Bové appelle à «ouvrir les frontières»
La présence de l'eurodéputé lors de l'opération a aussi suscité la réaction du député Les Républicains des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, qui a dénoncé une démarche «dangereuse et irresponsable», faisant passer l'Europe pour une «passoire».
En soutenant la démarche illégale de 200 migrants @josebove envoie le signal d'une Europe passoire dangereux et irresponsable. #Nice06
— Eric Ciotti (@ECiotti) 24 juillet 2017
Par ailleurs, José Bové aurait été ceinturé par les forces de l'ordre en gare de Menton-Garavan alors qu'il voulait faire obstruction à une opération de police visant à la reconduite à la frontière d'un migrant. D'après l'élu, il s'agissait d'un mineur ne pouvant être expulsé.
José Bové confirme avoir été ceinturé par des CRS en gare de Menton-Garavan, où il tentait de s'opposer selon lui à l'expulsion d'un mineur
— Benoit Guglielmi (@BenoitGuglielmi) 24 juillet 2017
Le 23 juillet, José Bové avait appelé Emmanuel Macron à accepter «d'ouvrir» les frontières françaises et à accueillir «un nombre de réfugiés qui corresponde à notre pays». «Le travail des associations dans la vallée de la Roya mériterait d'avoir le prix Sakharov des droits de l'homme», avait-il ajouté.
À la rencontre des militants de la vallée de la Roya et de leur engagement exemplaire en faveur des migrants pic.twitter.com/FjUrLuQkMo
— José Bové (@josebove) 23 juillet 2017
Depuis le 1er mai, l'association «Roya Citoyenne» a aidé près d'un millier de migrants à entamer des démarches d'asile. Située à quelques kilomètres de la frontière italiennes, où des centaines de migrants vivent dans un camp de fortune à Vintimille, la vallée de la Roya est devenu un lieu de de passage de prédilection pour les clandestins.
La justice doit examiner en octobre une demande de dissolution de cette association demandée en urgence par un élu apparenté Front national, Olivier Bettati.