Le maire qui avait publié un arrêté anti-voile près d'un bassin communal annule sa décision
Le maire divers droite de Lorette, dans la Loire, a retiré provisoirement un arrêté anti-voile et burkini controversé dans l'attente de le représenter devant le conseil municipal. La décision de l'édile avait provoqué une vive polémique.
Se conformant à une observation de la préfecture préconisant une approbation préalable du conseil municipal, Gérard Tardy, le maire divers droite de la commune de Lorette, a provisoirement retiré l'arrêté interdisant le voile et le burkini autour d'un bassin communal inauguré le 24 juin dernier. L'arrêté polémique proscrivait «monokini, burkini, voile dissimulant partiellement ou totalement le visage, combinaison» pour toute baignade et était symbolisé par un pictogramme représentant la tête d’une femme voilée, barrée d'un trait rouge.
Une décision qui avait provoqué une vive polémique, poussant des organisations de défense des musulmans à saisir la justice.
Le CCIF a déposé un référé-liberté visant à suspendre l’arrêté de Lorette.
— CCIF (@ccif) 30 juin 2017
Audience le 03/07 au TA de Lyon à 14h
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Le retrait de l’arrêté a eu pour effet de rendre sans objet le référé-liberté déposé par plusieurs associations, qui devait être examiné le 3 juillet par le tribunal administratif de Lyon. Le maire devra cependant reverser 700 euros de frais de justice à chacune des organisations ayant contesté la décision, pour un total de 2 100 euros, a déclaré Maître Sefen Guez Guez, un avocat proche du dossier.
Le maire de Lorette condamné a versé 700€ (x3) aux associations requérantes au titre des frais de justice. Ça lui fera réfléchir: 2100€. pic.twitter.com/h5kaS3qolu
— Sefen Guez Guez (@Me_GuezGuez) 3 juillet 2017
«Gérard Tardy n’assume pas ses actes. C’est une manière de se défiler devant la justice», a réagi Hamza Ould Mohamed, le représentant de la Maison des Potes 42, une des associations qui avait saisi la justice administrative.
La saga judiciaire ne s'arrête cependant pas là, le parquet de Saint-Etienne, saisi par la Fédération nationale Maison des Potes – Maison de l'Egalité, doit décider dans les prochains jours de l'ouverture éventuelle d’une enquête pour discrimination.
Le maire de Lorette, qui soumettra le 12 juillet une nouvelle version de son arrêté à l'approbation de son conseil municipal, a d'ores et déjà annoncé qu'il n'avait pas l'intention d'en modifier le contenu.
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