Ouverture d'une enquête préliminaire contre Richard Ferrand
Le procureur de Brest a annoncé qu'une enquête préliminaire venait d'être ouverte contre le ministre de la Cohésion des territoires «après analyse des éléments» révélés par plusieurs quotidiens ces derniers jours.
Le parquet de Brest a annoncé le 1er juin qu'il venait de saisir la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes d'une enquête préliminaire à l'encontre de Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires. «Cette enquête aura pour but de recueillir tout élément permettant une analyse complète des faits», a fait savoir Eric Mathais, procureur de Brest, sur Twitter.
communiqué de presse de @ProcureurBrestpic.twitter.com/Mm4yZQ7WiQ
— Procureur Brest (@ProcureurBrest) 1 juin 2017
Dans un premier temps, le parquet de Brest avait pourtant annoncé qu'il n’ouvrirait pas d’enquête, tout comme le Parquet national financier, qui avait été saisi par Les Républicains. « Il apparaît qu’en l’état, aucun des faits relatés n’est susceptible de relever d’une ou plusieurs qualifications pénales permettant d’ouvrir une enquête préliminaire », avait précisé le procureur.
Alors que le gouvernement d'Edouard Philippe travaille actuellement à la rédaction d'une loi sur la moralisation de la vie politique, Richard Ferrand a d'ores et déjà exclu de démissionner. Il a déclaré avoir sa «conscience pour [lui]» ainsi que le soutien d'Emmanuel Macron. Face à la polémique touchant son ministre, le président a en effet tenu à «appeler à la solidarité, la responsabilité».
Le 24 mai, Le Canard enchaîné révélait que Richard Ferrand aurait favorisé la signature par les Mutuelles de Bretagne, dont il était directeur général entre 1993 et 2012, d'un bail immobilier auprès d'un propriétaire qui n'était autre que sa compagne. Après ces révélations sur une opération qualifiée d'«extrêmement opaque», l'avocat en charge de l'opération immobilière avait enfoncé le clou dans un entretien au Parisien, dénonçant un «enfumage» de la part du ministre. Le 30 mai, c'était au tour du journal Le Monde de publier des éléments qui alourdissent les soupçons pesant sur le ministre. Selon le quotidien du soir, le ministre de la Cohésion des territoires aurait depuis une vingtaine d'années favorisé plusieurs de ses proches ainsi que ses intérêts personnels dans un véritable «mélange des genres» entre vie publique et affaires privées.