France

Amende confirmée pour le journaliste qui a révélé l'identité des frères Kouachi pendant la traque

La cour d'appel de Paris a confirmé le 26 mai la condamnation à 3 000 euros d'amende du journaliste controversé Jean-Paul Ney, qui avait diffusé le 7 janvier 2015 l'identité des frères Kouachi après l'attentat contre Charlie Hebdo.

Dans la soirée du 7 janvier 2015, le journaliste Jean-Paul Ney avait tweeté un cliché de la carte d'identité de Saïd Kouachi, en écrivant : «On vous tiens [sic.] enfants de putain.» Tweetant la fiche «canonge» (fiche de police) de Chérif Kouachi, il ajoutait : «Moi, je publie jusqu'au bout.»

Confirmant sa condamnation pour recel de violation du secret de l'enquête, la cour d'appel de Paris a, comme l'avaient déjà fait les premiers juges, estimé dans son jugement que l'objectif de la préservation de la confidentialité des informations constituait un impératif prépondérant, justifiant qu'il soit porté atteinte à la liberté d'expression.

Un ancien de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Pierre Martinet, avait lui aussi été condamné à 3 000 euros d'amende en première instance. Il avait fait appel, avant finalement de se désister.

L'enquête confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la «police des polices», n'a pu remonter jusqu'à la fuite initiale.

Le procureur de la République de Paris, François Molins, avait déploré ces fuites, qui avaient ruiné «tout espoir de surprise» dans la traque des frères Kouachi.

Depuis, tous les tweets datant de Janvier 2015 ont été supprimés du compte Twitter de Jean-Paul Ney.

Les deux frères avaient finalement été tués le 9 janvier lors de l'assaut des forces de l'ordre dans l'imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) dans laquelle ils s'étaient retranchés.

Début mai, le parquet de Paris avait ouvert une enquête après de nouvelles fuites sur les réseaux sociaux de fiches de police de personnes recherchées, diffusées notamment par Jean-Paul Ney, toujours sur son compte Twitter.

L'ouverture de cette enquête est intervenue après une importante opération de police à Paris, dans la gare du Nord évacuée dans la nuit du 8 au 9 mai, pour vérifier la présence de trois personnes recherchées dans un train venant du nord de la France.

Il y a quelques semaines, Jean-Paul Ney avait déjà publié un tweet similaire le soir de l'attentat sur les Champs-Elysées, le 20 avril, où un délinquant multirécidiviste, Karim Cheurfi, avait tué un policier dans une attaque revendiquée par Daesh. Il avait diffusé sur Twitter l'identité d'un individu suspect, signalé par la Belgique comme pouvant se rendre à Paris pour y commettre un attentat, qui s'est révélée différente de celle de l'assaillant.

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