Roses effacées, mentions «Macron» ajoutées : ces candidats honteux de leur investiture PS
Après avoir épuré ses affiches de tout signe d'appartenance au PS pour se revendiquer «majorité présidentielle» malgré son investiture socialiste, Marisol Touraine est l'objet d'une procédure d'exclusion. Un cas loin d'être isolé dans cette campagne.
L'affiche de campagne de Marisol Touraine en Indre-et-Loire, portant la mention «majorité présidentielle avec Emmanuel Macron» ne correspond pas vraiment à l'idée qu'on pourrait se faire d'une affiche du Parti socialiste. Et pourtant, l'ex-ministre de la Santé a bel et bien été investie par le PS, tout en prenant soin de faire disparaître toute mention d'appartenance à son parti dans sa campagne électorale.
@partisocialiste@MarisolTouraine Et oui comme @MyriamElKhomri le recyclage des liberaux du Ps sont En Marche ..
— 🌿GregoryBoulord φ🔻 (@gregou44) 22 mai 2017
Apportons leurs une defaite pic.twitter.com/fOpyrbziWD
Une démarche qui a écœuré les militants socialistes locaux, qui réclament maintenant l'exclusion du PS de Marisol Touraine, et appellent à voter pour des candidats «fidèles aux valeurs de gauche et de l'écologie». Ca sera à la rue de Solférino de donner le fin mot à cette procédure d'exclusion, lancée le 22 mai par la fédération d'Indre-et-Loire du PS.
«C'est une trahison, elle joue sa carte personnelle, c'est de l'opportunisme électoraliste», a dénoncé Francis Gérard, premier secrétaire du PS en Indre-et-Loire à France Bleu.
Trahis, écœurés, les socialistes d'Indre-et-Loire veulent exclure Marisol Touraine https://t.co/0Oo6C1sKYH
— France Bleu Touraine (@FBTouraine) May 22, 2017
Une quinzaine de candidats concernés
Sur France Inter, le secrétaire général du PS Jean-Christophe Cambadélis a concédé qu'une «une petite quinzaine de candidats [...] s’affich[aient] avec la formule "majorité présidentielle"».
#enmarche#ps#socialite#politique#macron#legislative#blagues#dessin#humour#GregSketchpic.twitter.com/l2OXMu2df4
— FabriceGreg (@FabriceGreg) 10 mai 2017
Candidate dans la 18e circonscription de Paris, l'ex-ministre du Travail Myriam El Khomri conserve certes quelques allusions discrètes à sa filiation socialiste, mais met grandement en avant Emmanuel Macron et la notion de «majorité présidentielle» dans ses documents de campagne.
Avec @EmmanuelMacron, pour une majorité de progrès 1/2 #Electionslegislatives2017#circo18#paris18#paris9#ps18pic.twitter.com/vQ8EJY18hm
— Myriam El Khomri (@MyriamElKhomri) 19 mai 2017
@EmmanuelMacron@CorinnePicaut@ps18GC@PS18JBC@PS18CGO Je vous propose de porter les valeurs de la gauche au sein de la majorité présidentielle. 2/2 #Electionslegislatives2017#circo18#ps18pic.twitter.com/4AS9cJFHLJ
— Myriam El Khomri (@MyriamElKhomri) 19 mai 2017
Plusieurs candidats socialistes, moins connus, ont utilisé des méthodes similaires pour s'attirer les électeurs sympathisants de LREM.
Anthony Pitalier, candidat dans la 3e circonscription de Vendée assure vouloir donner «une majorité à Emmanuel Macron».
Voici ma profession de foi. 😊👍🏼#UneVoixPourVousDéfendrepic.twitter.com/LJXCl6iJBF
— Anthony Pitalier (@apitalier) 19 mai 2017
Dans la 3e circonscription de la Côte-d'Or, Anne Dillenseger-Sebti souhaite la «réussite à gauche de la majorité présidentielle».
Eric Vève, candidat dans la première circonscription du Calvados, se revendique être «un député de gauche dans la majorité présidentielle».
Ce dimanche sur le marché de #Caen#Caen1#UnCitoyenEnActionpic.twitter.com/0v3N8LpoYJ
— Eric Vève (@EricVeve) 21 mai 2017
Contacté par Libération sur de possibles sanctions contre ces candidats, l'état-major socialiste se refuse à sévir. «On ne va pas regarder les affiches et slogans de tous nos candidats. Mais c’est clair, ça rend notre campagne illisible», concède-t-on rue de Solférino.