«Peste ou choléra» : les syndicats se mobiliseront dès le lendemain de la présidentielle
- Avec AFP
Des sections CGT, SUD ou Unef veulent marquer le coup dès le début du quinquennat par un rassemblement à Paris, quel que soit le candidat élu, bousculant le calendrier de leurs centrales nationales.
Le collectif Front social, qui a appelé entre les deux tours à battre les deux candidats, a annoncé ses intentions d'organiser une manifestation sur la place de la République le 8 mai à 14h. Son message : «Participer à la première mobilisation sociale du quinquennat que ce soit la peste ou le choléra qui arrive au pouvoir.»
«On considère qu'on n'a pas grand-chose à attendre des propositions faites par les candidats [Emmanuel Macron et Marine Le Pen]», a expliqué Frédéric Guillo, de la CGT préfecture de police de Paris, membre de ce collectif créé le 27 avril.
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«Dès lors, il faut que les salariés organisent un rapport de force», a-t-il ajouté, reconnaissant un décalage avec les confédérations sur la forme et l'urgence d'une éventuelle mobilisation.
Dans ce collectif, il y a la CGT Goodyear, SUD PTT 92, l'Unef Montrouge, Sud Education 92, 76 ou 95 ou CNT Lille, mais aussi des associations comme la compagnie Jolie Môme ou Droit au logement.
«Le Front social est un réseau horizontal constitué par les militants de la base», a déclaré Romain Altmann, responsable du turbulent syndicat Info'Com, qui a souvent eu maille à partir avec la direction de la CGT.
Le 22 avril, à la veille du premier tour, ces organisations avaient déjà organisé un rassemblement et une manifestation, également place de la République, où près de 2 000 personnes sont venues, selon la police. Une faible mobilisation que les organisateurs mettent au crédit de la jeunesse du mouvement.
Dénonçant la position de #Macron sur la #loitravail, des salariés et des syndicalistes l'attendent à #Albi
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«C'est une construction récente qui va se développer sur le long terme», a supposé Frédéric Guillo.
Ce qui lie ces syndicats, c'est la frustration d'avoir vu la mobilisation contre la loi travail s'arrêter, juste après les manifestations nationales du 15 septembre. Une décision prise par les directions de la CGT, FO, Solidaires, FSU ou l'Unef «sans concertation avec la base», a regretté Barthélémy Piron, militant de l'Unef Nanterre.
«Présenter un front unitaire»
Sur une ligne dure, la plupart de ces syndicats avaient poussé tout au long de la bataille contre la loi travail à une grève générale, en vain.
«Nos directions respectives oublient un peu trop que tout ce qu'on obtient, c'est à travers la mobilisation et la grève», a avancé Gaël Quirante.
Et de donner l'exemple de la grève générale en Guyane, fin mars. «Quand tout est bloqué, le gouvernement arrive à trouver l'argent», a-t-il ironisé.
Les contours de la suite de la mobilisation restent toutefois flous, mais le collectif détient une caisse de grève, mise en place pendant la loi travail, contenant 140 000 euros, selon Romain Altmann.
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Les centrales nationales relativisent l'importance de ce collectif, porté par «quelques» syndicats alors que le pays en compte des «centaines».
Interrogée par l'AFP, la CGT n'a pas souhaité réagir, estimant que cette question relevait de son «fonctionnement interne».
Côté Solidaires, on a qualifié ce collectif de «petit et étroit». «Tout ce qui fait du mouvement est utile, mais on n'a pas besoin d'avoir une folle opposition sur le front syndical en cette période», a fait savoir Eric Beynel, son porte-parole.
Dans une tentative de rassemblement, Solidaires a convié les principaux syndicats à une réunion le 11 mai, pour parler de la montée du Front national lors de cette présidentielle, mais aussi du programme d'Emmanuel Macron.
«Présenter aux salarié-es un front unitaire montrant que nous sommes les uns et les autres prêts à défendre leurs droits et à en conquérir de nouveaux serait dans cette période tout à fait positif», a expliqué Solidaires. Seul la CFE-CGC a répondu pour l'instant, pour dire qu'elle déclinait l'invitation.