Les magasins Tati placés en redressement judiciaire, les salariés inquiets pour leur avenir (IMAGES)
- Avec AFP
L'enseigne à bas prix Tati a été placée le 4 mai en redressement judiciaire, première étape avant une probable cession. Craignant une vente à la découpe avec à la clé des suppressions d'emplois, les salariés sont descendus dans la rue.
Tati va-t-il prendre le chemin funeste des magasins du groupe Vivarte, le numéro un français du prêt-à porter et de la chaussure ? Ce 4 mai 2017, la direction d'Agora Distribution, un pôle du groupe Eram, a demandé la mise en redressement judiciaire de son enseigne Tati, afin d'éviter sa liquidation pure et simple. Elle a aussi fait en sorte de ménager une possibilité de cession alors que l'entreprise est en cessation de paiement depuis le 28 avril 2017.
Avec cette procédure de redressement, une période d'observation de six mois et la nomination d'un administrateur judiciaire ont été décidés par le tribunal de commerce de Bobigny, qui examinera les offres de reprise de la société le 29 mai prochain.
Craintes pour l'emploi
Alors que l'enseigne emploie 1 754 personnes et rassemble 140 magasins, les salariés s'inquiètent d'ores et déjà d'une possible vente à la découpe de l'entreprise, avec à la clé des suppressions d'emplois. Quelques dizaines de salariés de Tati se sont ainsi rassemblés devant le magasin historique de l'enseigne, situé boulevard Barbès à Paris, dans la matinée du 4 avril.
Rassemblement devant #Tati : les emplois doivent être sauvegardés ! #tatiendanger
— La 18 citoyenne (@La18citoyenne) 4 mai 2017
Signez la pétition ! 👉 https://t.co/ohke5toujYpic.twitter.com/0zpP7D7G71
Les salariés réclament le maintien d'un maximum d'emplois, ainsi que davantage d'attention de la part des hommes politiques, et notamment des candidats à la présidentielle. «Ils se sont bien déplacés pour aller voir Whirlpool, à 250 salariés, nous on est 1 700», a souligné Nicole Coger, déléguée CGT, citée par l'AFP. «On demande la vérité sur ce que nous allons devenir, qu'on arrête de nous mener en bateau», a-t-elle ajouté, s'en prenant vivement à la direction de Tati.
Nicole Coger, déléguée syndicale @lacgtcommunique de #Tati Barbès explique l'attitude scandaleuse de sa direction. #tatiendangerpic.twitter.com/N8RjFyaY5g
— La 18 citoyenne (@La18citoyenne) 4 mai 2017
Le groupe Eram, propriétaire de Tati, avait déjà tenté en 2015 de vendre celui-ci, sans succès, faute d'offre jugée suffisamment intéressante. Cette fois, les propositions de reprise sont nombreuses, mais «méritent d'être améliorées, notamment sur le plan social», avait déclaré le 2 mai 2017 le dirigeant d'Agora Distribution, Michel Rességuier.
Alstom, Air France… et l’Europe : les raisons de la colère >>> https://t.co/BL2UqnS0NKpic.twitter.com/3sUDRZTJdm
— RT France (@RTenfrancais) 27 septembre 2016
Parmi les sept offres déjà déclarées auprès du groupe, seule celle du fondateur de Gifi, Philippe Ginestet, a été officiellement dévoilée. Elle comprend la reprise de 100 magasins Tati, dont celui du boulevard Barbès, et de 1 200 salariés. La marque Tati continuerait ainsi d'être exploitée et ce repreneur injecterait 80 millions d'euros afin de la développer.