Attentat déjoué avant la présidentielle : les deux suspects mis en examen et écroués
- Avec AFP
Clément Baur et Mahiedine Merabet, suspectés d'avoir projeté un attentat en pleine période électorale, ont été mis en examen et écroués, a annoncé le parquet de Paris.
«Les deux suspects ont été mis en examen notamment pour association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteintes aux personnes, acquisition, détention, transport d'armes et d'explosifs. Des armes et trois kilos d'explosifs de type TATP, dont une partie prête à l'emploi, avaient été découverts lors de leur interpellation», a rapporté à l'AFP une source proche de l'enquête à l'issue de leurs gardes à vue.
Le parquet de Paris, qui a ouvert une information judiciaire notamment pour association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteintes aux personnes, acquisition, détention, transport d'armes et d'explosifs, a requis leur placement en détention provisoire.
Clément Baur, 23 ans, et Mahiedine Merabet, 29 ans, arrêtés à Marseille, avaient vu leurs gardes à vue prolongées le 22 avril de manière exceptionnelle au-delà des 96 heures, une mesure possible lorsque les investigations font craindre une menace d'attentat imminent ou pour des nécessités de coopération internationale.
«Mahiedine Merabet a exercé son droit au silence face aux enquêteurs. Clément Baur s'est un peu plus exprimé. Mais tous deux contestent un projet précis d'action violente», a relevé une source proche de l'enquête.
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— RT France (@RTenfrancais) 19 avril 2017
«Aussi méfiants que déterminés», ils se préparaient à agir «de manière imminente sur le territoire français», avait fait savoir mardi le procureur de la République de Paris, François Molins.
Un arsenal important composé d'armes et de trois kilos d'explosif de type TATP, dont une partie prête à l'emploi, a été retrouvé dans l'appartement marseillais loué par Clément Baur.
Les recherches visant les deux hommes, fichés «S», s'étaient intensifiées après l'interception par la DGSI, le 12 avril, d'une vidéo d'allégeance au groupe djihadiste Daesh.
«Les investigations n'ont à ce stade pas mis en lumière de cible précisément désignée», selon la source proche de l'enquête. Plusieurs éléments laissent penser qu'ils entendaient passer à l'acte à Marseille ou ses environs et qu'ils envisageaient, compte tenu de l'importance de l'arsenal découvert, plusieurs attaques.
Les enquêteurs s'attachent aussi à déterminer l'origine de l'arsenal. Clément Baur était connu pour être proche d'islamistes tchétchènes au contact desquels il s'est converti à l'islam radical en 2007 à Nice.
Avec leur arrestation à cinq jours du premier tour de la présidentielle, la menace terroriste avait fait irruption dans la campagne électorale bouleversée jeudi par une nouvelle attaque djihadiste au cours de laquelle Karim Cheurfi, un Français de 39 ans, a tué de sang-froid sur les Champs-Elysées un policier et en a blessé deux autres.