Quand Christophe Barbier se prend pour un «tuteur du peuple», Twitter s'embrase
Les propos de l'éditorialiste expliquant que son métier consistait à «affirmer ses certitudes par essence improuvables» et à être «comme un tuteur sur lequel le peuple, comme du lierre rampant, peut s'élever» ne sont pas passés inaperçus sur Twitter.
Son écharpe rouge et ses commentaires politiques parfois accusés de partialité en ont fait une figure incontournable des médias : Christophe Barbier, ancien éditorialiste au magazine L'Express, a livré, dans une interview au Journal du Dimanche publiée le 14 avril, sa vision du métier de journaliste - une vision qui n'a pas manqué de faire réagir les lecteurs et les internautes.
«Se confronter au terrain pollue l'esprit de l'éditorialiste», affirme Christophe Barbier, alors qu'on le questionne sur la «déconnexion» dont sont régulièrement accusés les journalistes. Il va même plus loin, assurant que le rôle du journaliste est «de donner son opinion, d'affirmer ses certitudes, par essence improuvables».
Les lecteurs en ont marre? Peu importe. On en parle, car pour nous, c’est important.
S'il n'est plus tenu aux faits, le journaliste n'en demeure pas moins une source d'autorité indispensable, selon Christophe Barbier : «L'éditorialiste est comme un tuteur sur lequel le peuple, comme du lierre rampant, peut s'élever.» Cela explique que, dans sa vision du rôle de la presse, les lecteurs n'aient d'autre fonction que celle d'acheter leur journal : le journaliste, en effet, se contente de fixer les sujets «qui comptent». «Les lecteurs en ont marre? Peu importe. On en parle, car pour nous, c’est important», poursuit-il.
Les propos sans détour du journaliste n'ont pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux, certains estimant que l'éditorialiste justifie à lui seul les attaques régulièrement formulées à l'égard de la presse.
Dès fois je me dis que j’y vais fort avec la presse, les éditorialistes... Et puis vient C. Barbier de L'Express pic.twitter.com/VJ7DTGn2Ql
— Vogelsong (@Vogelsong) 14 avril 2017
D'autres préfèrent le prendre sur le ton de l'humour.
Je pense qu'il s'agit du "Barbier de c'est vil". https://t.co/9lSwwBwBWM
— Yves Deschamps (@YvesDeschamps11) 15 avril 2017
La sortie de l'éditorialiste au sujet du «peuple» n'est pas passée inaperçue.
Ah tiens, v'la @C_Barbier guidant le bas peuple 😂 pic.twitter.com/F8s9dROZqw
— Claire Underwood (@ParisPasRose) 14 avril 2017
La «déconnexion» assumée du journaliste a également agité Twitter.
Soutien à Christophe Barbier, traumatisé après avoir s'être aventuré à plus de 20 mètres d'un bar à vin vegan. https://t.co/FoFCkwTj2U
— Tony Thommes (@tonythommes) 14 avril 2017
D'autres, exhumant des archives photos, ont dressé un parallèle avec le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, dont Christophe Barbier est régulièrement soupçonné de faire la promotion.
De cette définition pour le moins improvisée - ou pas - je retiens le mot "rampant" 😜 @C_Barbier (JDD)
— maldon (@MiAldon) 15 avril 2017
Team #Macronpic.twitter.com/OB7G0F9dUX