Hollande cède à la violence et se prononce en faveur des taxis
Le président de la république François Hollande s'est exprimé sur la guerre entre UberPop et les taxis, dans la nuit de jeudi à vendredi. Il a estimé que le service de VTC devait disparaître.
«UberPop doit être dissout et déclaré illégal». C'est par ces mots que François Hollande a pris position dans la bataille qui oppose UberPop aux taxis, entraînant une opération escargot sans précédent, jeudi 25 juin.
Et encore des chômeurs de plus ... Merci François, quel courage hein. #UberPop
— Clément (@ClementMvs) 26 Juin 2015
François Hollande a également demandé «la saisie des véhicules [du service de VTC] prononcée et effectuée». Ce faisant, le président s'est fermement prononcé en faveur des taxis. Une position qui s'inscrit dans la ligne adoptée par le gouvernement depuis les mouvements sociaux qui ont secoué la France, jeudi 25 juin. Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, avait demandé à la préfecture de police de Paris d'interdire UberPop, en réponse aux revendications des taxis.
#taxis#VTC#UberPop : @BCazeneuve reçoit en moment, @Place_Beauvau , les organisations représentatives des #taxispic.twitter.com/6HtLbinO4v
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 25 Juin 2015
La querelle qui devient une bataille
Le conflit qui oppose les taxis à UberPop remonte à la création de ce service de VTC, le 5 février 2014. Les chauffeurs licenciés dénoncent cette pratique, qui consiste à permettre à des particuliers de proposer leur service aux clients des taxis, estimant qu'il s'agit de concurrence déloyale (le service de VTC est moins cher), et que cela sort du cadre réglementé par la loi (les taxis payent 25 000 € pour obtenir leur licence, étape que les particuliers évitent).
L'appli Uber : questions autour d'un nouvel acteur dans la guerre taxi-VTC http://t.co/NoPSTmzv12#Stratégie
— Ulysse Paris (@ulyssepariser) 7 Février 2014
La querelle avait poussé les taxis à mener des opérations escargot à plusieurs reprises (opérations consistant à bloquer des itinéraires très fréquentés, tels que le périphérique parisien, l'A86 ou encore les accès aux aéroports et aux gares). Aujourd'hui, le conflit prend la dimension d'une guérilla urbaine. De nombreux actes de violence et de vandalisme ont marqué la journée de grève du 25 juin, qui s'est soldée avec 70 véhicules dégradés, sept policiers blessés et 10 interpellations.
Une violence condamnée mais efficace
je ne suis plus sûre de vouloir emprunter un jour un taxi
Ils m'ont tous fait peur. La violence ça marche avec le gouvernement pas avec moi
— Pluღe Libre (@libre_plume) 26 Juin 2015
Si les actes de violence et de vandalisme commis pas les taxis grévistes ont indigné la plupart des représentants de l’État, d'aucun peut témoigner de l'efficacité de la pratique. Unanimement condamnés par la classe politique, les opérations et leur mode opératoire violent ont porté leurs fruits. Si les mots de François Hollande donnent naissance à des actes et à une législation, le service de VTC UberPop pourra bel-et-bien devenir parfaitement illégal. Une décision politique qui pose la question de la légitimité du progrès, vis-à-vis de la protection des professions traditionnelles réglementées.