Crise sociale en Guyane : les parlementaires guyanais interpellent Hollande
- Avec AFP
Les sénateurs et députés de Guyane ont interpellé le président de la République au sujet des conflits sociaux qui «se multiplient de toutes parts» sur le territoire et ont entraîné le troisième report du lancement de la fusée Ariane.
«Depuis de nombreux mois, parlementaires et élus guyanais n’ont eu de cesse d’alerter le gouvernement sur l'imminence d’une crise sociale en Guyane», écrivent les députés Chantal Berthelot et Gabrielle Serville, et les sénateurs Antoine Karam et Georges Patient, dans une lettre commune adressée le 22 mars à François Hollande.
«Aujourd'hui la Guyane connaît cette crise annoncée et les conflits sociaux se multiplient de toutes parts : salariés d'EDF, sous-traitants de la base spatiale, transporteurs, agriculteurs, chauffeurs de bus, agents de la Caf et employés du Centre Médico-Chirurgical de Kourou (CMCK) et du Centre Hospitalier Andrée Rosemon (CHAR) font à présent front commun», avertissent-ils.
Le lancement d'une fusée Ariane 5 pour placer en orbite deux satellites, l'un pour l'opérateur brésilien Telebras S.A. et l'autre pour l'opérateur sud-coréen Ktsat, a dû être reporté pour la troisième fois le 22 mars, en raison de la persistance de mouvements sociaux.
«C'est donc un mouvement social majeur qui touche aujourd’hui le territoire, bloquant notamment le Grand Port Maritime, la Collectivité Territoriale de Guyane, la Préfecture, le Centre Spatial Guyanais, les axes routiers, etc.», insistent les parlementaires.
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Ils soulignent que cette mobilisation, soutenue par des collectifs de citoyens, «a pris une plus large dimension pour dénoncer l’état d’urgence généralisé que connaît la Guyane en matière de santé, d’éducation et de formation, d'économie, de sécurité, d’accès au foncier ou encore de logement».
Face à «l’urgence de cette véritable crise sociale», les élus demandent à François Hollande «une attention toute particulière à cette mobilisation et à ses revendications afin d’apporter une réponse forte de l’Etat à la population guyanaise».
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S'ils admettent que le Pacte d’Avenir, annoncé par le chef de l'Etat en décembre 2013, mais toujours pas signé en raison de longues négociations, «sera bénéfique», ils affirment aussi que «seul un vaste Plan Marshall permettra de répondre aux besoins criants de la Guyane».