Echange tendu entre Benoît Hamon et Laurent Wauquiez sur la place de l'islam en France
Lors d'un débat houleux sur le plateau de France 2, le vainqueur de la primaire socialiste et le dirigeant de région LR ont étalé au grand jour leurs divisions, sur des sujets tels que le voile et le «communautarisme» musulman.
Les thèmes de l’immigration, du communautarisme et de l’islam ont fait l’objet d’une passe d’armes entre le candidat socialiste à l’élection présidentielle, Benoît Hamon, et le président Les Républicains (LR) du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.
Invité par France 2 pour soumettre ses questions au vainqueur de la primaire de la gauche, lors du passage de ce dernier à L’Emission politique du 9 mars, le responsable de droite a évoqué d’entrée de jeu la fameuse polémique sur les femmes interdites d'entrée dans des cafés de Sevran. «Ce qui m'a choqué, c'est votre réaction. Vous avez dit : "c'est comme dans les quartiers ouvriers"», a confié le ténor des Républicains, évoquant des propos tenus par Benoît Hamon en décembre dernier, en réaction à un reportage diffusé sur France 2.
Pour Benoît #Hamon, le café de #Sevran interdit aux femmes est comparable aux cafés ouvriershttps://t.co/ZU0z2qH1yCpic.twitter.com/gxHJaNo7n0
— RT France (@RTenfrancais) December 18, 2016
Le socialiste, qui avait alors refusé de reconnaître une dimension religieuse ou communautariste à ce phénomène, a rétorqué à Laurent Wauquiez : «Au fond, pour la droite, le sexisme serait apparu le jour où les musulmans seraient arrivés en France. Le sexisme était là avant, il sera là après [?]».
Pour Hamon, la droite «fait des musulmans un fond de commerce électoral»
Le député de Haute-Loire s’en est ensuite pris plus globalement au discours de Benoît Hamon sur la place de la religion islamique dans le pays, l’accusant d’être prêt à réaliser des «accommodements» avec le «communautarisme» musulman. Pour cela, l’élu de droite a évoqué notamment les cas de personnes refusant d'être traitées par des médecins de sexe opposé, ou le port du voile par les accompagnatrices scolaires. «Ce n'est pas à la République de s'adapter à l'islam, mais l'inverse», a assené le Républicain, dans un soucis de se distinguer son camp de celui de Benoît Hamon.
Réfutant ces accusations, le prétendant à l’Elysée a promis d’être «intransigeant» vis-à-vis de ceux qui tenteraient de remettre en cause la liberté de conscience. «Je pense que Monsieur Wauquiez, comme beaucoup d’autres, trouve que les musulmans sont biens quand ils ne sont pas musulmans. Excusez-moi, la loi de 1905 donne la possibilité à un catholique, à un juif, à un musulman, à celui qui ne croit pas, d’être respecté de la même manière», a ajouté le socialiste à l’attention du Républicain. «Vous avez fait des musulmans un fond de commerce électoral», a-t-il lancé également à l'adresse de la droite tout entière. Dans le même temps, le député socialiste des Yvelines a reconnu sans ambages que «l’islam radical» constituait «un sujet sérieux».
Hamon nie avoir été contre la loi d'interdiction de la burqa... puis l'admet
Laurent Wauquiez est finalement parvenu à déstabiliser quelque peu son interlocuteur, en lui rappelant qu’il s'était opposé la loi d’interdiction du voile intégral dans l’espace public, votée en 2010. «Pas du tout», a répondu Benoît Hamon… qui a toutefois reconnu, en fin d’émission, qu’il avait bel et bien pris position contre cette loi, comme le PS à l’époque.
«Bilal» Hamon trouve son surnom «très beau», mais accuse Philippot de le propager https://t.co/bFhh5VhKfrpic.twitter.com/Wx34Cl7VrP
— RT France (@RTenfrancais) 26 janvier 2017
Passionné et crispé, l'échange entre les deux responsables politiques laisse penser que, pour cette élection présidentielle encore, la question de la place de l'islam en France constituera l'un des points de discorde saillants entre les mouvements politiques en lice.
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