Pour Pierre Moscovici, la Commission européenne souhaite la défaite de Marine Le Pen
Selon Pierre Moscovici, la Commission européenne compte très clairement sur l'échec du FN à la présidentielle française. Il y a quelques jours, le commissaire européen français avait par ailleurs confié son engouement pour Emmanuel Macron.
«Je fais de la politique depuis plusieurs années et mon expérience politique me dit : il ne faut pas préparer de plan B. Si vous le faites, c'est que vous ne croyez plus au plan A. Notre plan A est qu'elle [Marine Le Pen] perdra [à l'élection présidentielle française]», a déclaré le commissaire européen Pierre Moscovici, dans une interview publiée dans les collonnes du journal allemand Die Zeit, dont des extraits ont été publiés le 8 mars.
Or, l'ancien ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement socialiste n'a pas caché son souhait de voir ce plan A se réaliser : «J'espère qu'elle perdra à grand fracas. Ceci serait un signe important que les Français ne l'ont pas laissée les séduire». D'après lui, une victoire de Marine Le Pen signifierait «la fin de l'Europe que nous connaissons».
Le commissaire européen n'avait toutefois pas que Marine Le Pen dans le viseur : l'administration de Donald Trump et celle de Vladimir Poutine, a-t-il suggéré, rêvent de la dissolution de l'Union européenne. «Ils souhaitent nous diviser ? Pourquoi ? Car les Etats-Unis aussi bien que la Russie occuperont une position beaucoup plus forte lors des négociations s'ils ont affaire à 27 Etats divisés et non à un bloc d'Etats», a-t-il prévenu.
Ce n'est pas la première fois que le commissaire européen français exprime publiquement ses opinions sur les prétendants à l’Elysée : pas plus tard que le 5 mars, Pierre Moscovici avait déclaré sa sympathie, en conférence de presse, pour l’«option européenne» d’Emmanuel Macron. «Ce que dit Emmanuel Macron sur l'Europe rejoint largement des propositions que j'ai faites depuis un certain temps, sur un budget de la zone euro, un Trésor européen, un ministre des Finances de la zone euro ou encore sur le sérieux budgétaire et le lien particulier avec l'Allemagne », avait-il souligné à cette occasion.