François Bayrou en passe de se lancer dans une quatrième course à la présidentielle ?
Déjà trois fois candidat, François Bayrou a fait le 31 janvier un pas vers une nouvelle candidature, se disant prêt à tout faire «pour que la France s'en sorte» et semblant fermer la porte à un François Fillon empêtré dans un scandale.
C’est la grande messe du 20h de TF1 que le président du MoDem a choisie le 31 janvier pour instiller le doute quant à son éventuelle candidature à l’élection présidentielle, candidature qui semblait pourtant mise de côté. Il s'est bien gardé de toute annonce claire et définitive, mais il semble bel et bien laisser la porte ouverte.
«Au point où nous sommes, cette décision n'est pas prise. J'ai dit la mi-février...», a-t-il déclaré. En décembre 2016, le maire de Pau promettait de rendre public son choix «d'ici à fin janvier, début février 2017».
François Bayrou bientôt candidat ?https://t.co/h9RjYN15o8
— ROBERT-Antoine (@SEEL_Robert) 31 janvier 2017
«La situation est extrêmement grave et [...] à l'horizon que j'ai indiqué, j'ai une seule certitude : je ferai ce qu'il faut pour que la France s'en sorte», a déclaré François Bayrou.
Détail intéressant, le centriste a programmé un large plan de communication pour les prochaines semaines. Télévisions, radios, journaux, le président du MoDem enchaînera les présences médiatiques. Officiellement, il s'agira là de promouvoir son nouveau livre Résolution française. L'occasion d'en profiter pour sonder la possibilité d’une quatrième candidature ?
L'équation Fillon-Bayrou-Macron
«Non», voici la réponse lapidaire de François Bayrou quand on lui demande s’il serait en mesure de voter pour le candidat de la droite en avril prochain.
Déjà, en décembre 2016, au lendemain de la victoire triomphale de François Fillon à la primaire de la droite et du centre, il assurait que le programme de ce dernier, «sur des points essentiels», ne correspondait pas «aux nécessités de la France».
Selon le @canardenchaine, #PenelopeFillon, soupçonnée d'emplois fictifs, aurait perçu plus de 900 000 € https://t.co/qyfPvUluTBpic.twitter.com/PyJndzKR0a
— RT France (@RTenfrancais) 31 janvier 2017
Depuis, l’ancien Premier ministre est tombé de son piédestal. De plus en plus menacé par les révélations du Canard enchaîné concernant les accusations d’emplois fictifs qui touchent son épouse Penelope, François Fillon doit mener sa barque avec le poids d'une enquête. Une affaire qui suscite «un trouble énorme chez les Français» selon les mots de François Bayrou, qui jouit d'une image d’homme intègre d'après les enquêtes d’opinion.
«Quand on demande des sacrifices aux gens, est-ce que ces sacrifices sont équitablement répartis ou bien est-ce que, comme ils le soupçonnent, on demande des sacrifices à ceux qui ont le moins d'avantages et on préserve, on renforce les avantages de ceux qui en ont le plus ?», a-t-il asséné.
Pas de #programme détaillé, Emmanuel #macron propose un «#contrat avec la #nation» https://t.co/HBFtV9C565pic.twitter.com/UtRGaErjBc
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Mais François Fillon n’est pas seul dans cette équation compliquée qui déterminera une éventuelle candidature Bayrou. Une partie des troupes centristes, son premier vivier de voix, est déjà parti rejoindre Emmanuel Macron et son mouvement En Marche!, un homme qu’il qualifiait encore de «candidat des forces de l'argent» en automne 2016.
Dorénavant, le discours est plus mesuré. «Il y a des points de rencontre du point de vue des électeurs» avec Emmanuel Macron, a souligné le patron du MoDem. Avant de mettre en avant ses interrogations qui ont pris la forme d'une pique : «Mais je ne sais pas quel est son projet, je ne sais pas quel est son positionnement, je ne sais pas quelles sont les forces qui le soutiendront et comment il gouvernerait le pays.» Il a par ailleurs jugé que l'option Macron n'était «pas mûr».
François Mitterrand a un jour prédit à François Bayrou qu’il serait président de la République. Mais pour cela, il faudra d'abord que le maire de Pau se lance dans une quatrième course présidentielle. Encore quelques jours à attendre avant de voir si l'oracle de François Mitterand aurait encore un chance de se réaliser.