«Courageux» ou «inquiétant» : le décret de Trump sur l'immigration fait réagir en France
Après la condamnation officielle par François Hollande de la mesure de régulation de l'immigration mise en place par Donald Trump, les politiques français ont réagi ; certains en condamnent sa décision, d'autres la saluent.
La classe politique française a réagi à la signature par Donald Trump, le 28 janvier, d'un décret interdisant l’entrée sur le territoire des Etats-Unis de ressortissants de sept pays majoritairement musulmans : l'Iran, l'Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen.
«Allo, Donald, c’est François ! Qui ça ?»: quand on se moque de la conversation d’#Hollande et #Trumphttps://t.co/Vz13m8dE6jpic.twitter.com/uXnXoIvJnz
— RT France (@RTenfrancais) 29 janvier 2017
Au sommet de l'Etat, François Hollande s'est entretenu au téléphone avec le président des Etats-Unis le 28 janvier. C'était leur première discussion depuis l'élection américaine du 8 novembre 2016. D’après le communiqué diffusé par la présidence française, François Hollande a rappelé à son homologue américain la nécessité de respecter «le principe de l’accueil des réfugiés». Il l'a également mis en garde contre «le repli sur soi», qui «est une réponse sans issue», selon lui.
Jugeant ce décret «inquiétant», Jean-Marc Ayrault, en déplacement en Allemagne, avait déclaré plus tôt dans la journée : «L'accueil des réfugiés qui fuient la guerre, ça fait partie de nos devoirs. Nous devons nous organiser pour faire en sorte que ça se passe de façon équitable, juste, solidaire.» Selon lui, la mesure prise par Donald Trump serait inefficace face au terrorisme, qui n'a «pas de nationalité».
L'accueil des refugiés est un devoir de solidarité. Le terrorisme n'a pas de nationalité, la discrimination n'est pas une reponse.
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) 29 janvier 2017
Dimanche 29 janvier, Emmanuel Macron a également réagi aux restrictions migratoires mises en place par Donald Trump. Le candidat d’En marche ! a condamné le décret du président américain dans un tweet en anglais : «Je soutiens les gens qui fuient la guerre et la persécution. Je soutiens le peuple qui défend nos valeurs.» Il a agrémenté son tweet du hashtag popularisé sur les réseaux sociaux aux Etats-Unis, #NoBanNoWall (Pas d'interdiction, pas de mur).
I stand with the people fleeing war and persecution. I stand with the people defending our values #NoBanNoWall
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 29 janvier 2017
Rama Yade, candidate à la présidentielle du mois d'avril prochain, a estimé quant à elle que la mesure prise par Donald Trump requérait «au minimum une convocation de l'ambassadeur américain» en France et «une action auprès de l'ONU».
Le décret déshonorant de Trump appelle au minimum une convocation de l'ambassadeur US par Paris et une action aupres de l'ONU #MuslimBan
— Rama Yade (@ramayade) 28 janvier 2017
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, estime que Donald Trump ne fait qu'appliquer «le programme pour lequel il a été élu» et ne voit donc aucune raison de «polémiquer».
Décret sur l'immigration : Trump défend son pays. Pourquoi polémiquer ? Il applique le programme pour lequel il a été élu !
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 29 janvier 2017
Du côté du Front national et de ses alliés, la décision du président des Etats-Unis est plutôt bien perçue. Robert Ménard, maire de Béziers, salue une «politique courageuse», dont il estime que la droite française serait «incapable».
La politique d'immigration de #Trump est une politique courageuse. Depuis 40 ans la droite française en est bien incapable !
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 29 janvier 2017