Emplois fictifs chez les Fillon : sur Twitter, le #PenelopeGate fait jaser les politiques
Avec les hashtag #PenelopeGate et #FillonGate, Twitter s'est enflammé après la polémique autour des 500 000 euros qu'aurait touchée la femme de François Fillon sous forme d'emplois fictifs. Indignation, soutiens : RT fait le point.
Après que le parquet national financier de France a ouvert une enquête le 25 janvier pour «détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits» contre la femme de François Fillon, Pénélope, les politiques n'ont pas tardé à réagir sur Twitter, témoignant souvent leur indignation.
Lire aussi : Accusation d'emploi fictif : le parquet financier ouvre une enquête sur Pénélope Fillon
Le candidat Les Républicains à la présidentielle de 2017 avait pour sa part réagi à la polémique lancée par Le Canard Enchaîné en disant être «scandalisé par le mépris et par la misogynie de cet article [du Canard enchaîné]».
Je vois que la séquence des boules puantes est ouverte. Je suis scandalisé par le mépris et la misogynie de cet article. pic.twitter.com/ve7AAHT5cS
— François Fillon (@FrancoisFillon) 25 janvier 2017
Mais sur la toile, les personnalités politiques s'en sont données à cœur joie pour tacler le candidat.
Le député de Seine-Saint-Denis et porte-parole du PS Razzy Hammadi a considéré que si François Fillon se disait scandalisé par l'article du Canard, il devait toutefois fournir des preuves pour être en mesure de se dédouaner définitivement des accusations dont son couple fait l'objet.
La responsabilité de mettre un terme définitif à ces accusations revient à Mr #Fillon. Simplement et rapidement, en publiant des preuves.
— Razzy Hammadi (@RHammadi) 25 janvier 2017
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a fait savoir sa désapprobation en déclarant à l'adresse de François Fillon que «ce n'est pas comme ça qu'il [voyait] les choses en politique».
"Ce n'est pas la manière dont je fonctionne, dont je vois les choses en politique" #PenelopeFillon
— Stéphane Le Foll (@SLeFoll) 25 janvier 2017
Le maire (FN) de Fréjus, David Rachline a visiblement très mal pris les propos indignés que François Fillon a utilisé pour se défendre des accusations lancés contre lui et sa femme par Le Canard enchaîné.
Explication vaseuse de #Fillon sur le #PenelopeGate : le candidat autoproclamé de la probité n'a rien d'autre à dire ?
— David Rachline (@david_rachline) 25 janvier 2017
Le maire de Béziers Robert Ménard, habitué des sorties sans langue de bois, a vivement marqué son dégoût envers les agissements de François Fillon qui ne font selon lui aucun doute : «C'est au-delà du désastre, c'est une abdication», a-t-il tempêté dans une vidéo postée sur le réseau social.
Il en a profité pour rappeler que le fait d'avoir l'intention de céder à Nathalie Kosciusko-Morizet la 2e circonscription de Paris, où ses chances d'être élue sont bien plus importantes que dans la 11e, où elle était initialement inscrite, était également inadmissible. Et d'ajouter, non sans sarcasme qu'après tout, l'emploi fictif qu'aurait offert Fillon à sa femme n'était ni plus ni moins que l'application de la mesure du revenu universel.
#PenelopeGate#PenelopeFillon : ma réaction pic.twitter.com/guJMnX4zhP
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 25 janvier 2017
En fait, c'est #Fillon qui a été le premier à appliquer le #RevenuUniversel...Avec sa femme. #penelopeGate#droiteMorte
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 25 janvier 2017
Le parti de l'Union des démocrates et indépendants (UDI) a réagi en expliquant que ce genre de polémique nuisait au vrai débat de fond sur la présidentielle, invitant à s'intéresser aux idées politiques plutôt qu'aux scandales financiers.
"La présidentielle ne se fera pas en fonction des frais de M. Macron ou de l’épouse de M. Fillon. Elle se fera sur le fond !" @jclagarde
— UDI (@UDI_off) 25 janvier 2017
La députée de la 3e circonscription de l'Hérault et membre de la commission des affaires économiques Fanny Dombre-Coste, a quant à elle ajouté que si l'illégalité du versement des 500 000 euros à Pénélope Fillon par son mari n'était pas encore prouvée, dans tous les cas, un tel versement était «immoral».
500 000€, si ce n'est pas illégal, ça n'en est pas moins immoral. #Exemplarité#FillonGate
— Fanny Dombre-Coste (@F_DombreCoste) 25 janvier 2017
Le député-suppléant de la 1re circonscription des Hauts-De-Seine et conseiller municipal de Villeneuve-la-Garenne William Leday, a ironisé en tweetant que cette polémique autour du couple Fillon allait contribuer à donner des voix au Front national.
La famille Le Pen remercie chaleureusement le couple Fillon pour les quatre ou cinq points de popularité supplémentaires ... #PenelopeGate
— William LEDAY (@William_Leday) 25 janvier 2017
Entre humour et soutien affiché, certains prennent le parti de François Fillon
Il faut tout de même croire que François Fillon a reçu également quelques soutiens. En première ligne, la journaliste Valérie Trierweiler, ex-compagne de François Hollande qui a répondu à un twittos un brin moqueur disant : «Je repense au pataquès qu'avait provoqué la venue de Trierweiler à l'Elysée pour Les Républicains. On se marre bien plus avec #PenelopeGate !». Immédiatement, Valérie Trierweiler a défendu sa position, apportant par la même occasion son soutien à François Fillon.
Je pense surtout au lynchage général pour m'être battue afin de conserver mon job, exercé alors depuis 24 ans, pour 4100 euros net. https://t.co/iJAoyT4tcp
— Valerie Trierweiler (@valtrier) 25 janvier 2017
Plus surprenant, le soutien quasi affiché de... Jean-Marie Le Pen à François Fillon. «Le Menhir» a en effet déclaré dans un tweet son hostilité aux «abus» du parquet national financier.
Le parquet national financier a une fâcheuse tendance à abuser de ses enquêtes préliminaires qui sont sans contrôles ni limites.
— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm) 25 janvier 2017
Sans surprise cette fois, le porte-parole de François Fillon, Philippe Vigier, lui a apporté son soutien inconditionnel dans un tweet où il a rappelé «la voie du courage de la vérité au service de la France», empruntée d'après lui par le candidat Les Républicains à la présidentielle.
Ces boules puantes sans fondement ne détourneront pas @FrancoisFillon de sa voie, celle du courage de la vérité au service de la France. https://t.co/eL7N5DuPSj
— Philippe Vigier (@VigierPhilippe) 25 janvier 2017
La très médiatique militante féministe Caroline De Haas a elle plutôt souhaité relever un détail un peu plus croustillant du tweet de François Fillon où ce dernier disait que sa femme était victime de mysoginie, se plaçant ainsi en féministe confirmé. Ce qui a l'air d'avoir bien fait rire Caroline De Hass.
J'ai lu "François Fillon" et "féminisme" dans la même phrase. #PenelopeGatepic.twitter.com/cdlEmSkMJb
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) 25 janvier 2017
Lire aussi : Primaire à gauche : état des lieux du champ de bataille avant le troisième débat