«Bidouille», «classique du PS», «COCOE» : réactions politiques aux chiffres douteux de la primaire
De gauche à droite, et y compris au Parti socialiste, le cafouillage autour des chiffres de la participation à la primaire de la gauche a fait réagir les politiques. Pour la majorité d'entre eux, le scrutin est décrédibilisé.
C'est toujours le flou total ce lundi 23 janvier, au lendemain du premier tour de la primaire de la gauche. Les chiffres de la participation continuent de faire l'objet de tous les soupçons, car ceux-ci auraient été artificiellement gonflés pendant la nuit - sans pour autant que les résultats respectifs des candidats ne bougent d'un pouce.
Chiffres de #PrimairesGauche : entre confusion et soupçons de fraude. Quand les zones d'ombre s'accumulent... https://t.co/EOLHgPZUKYpic.twitter.com/SYvCMTKdDo
— RT France (@RTenfrancais) 23 janvier 2017
Si la Haute autorité de la primaire a tout d'abord évoqué un «bug», Christophe Borgel a, un peu plus tard, avancé une «connerie d'un salarié». Face aux suspicions qui continuent d'enfler, les adversaires politiques du PS ne se sont pas privés de tourner en dérision un incident dont le parti se serait bien passé.
Du côté du Front national, Florian Philippot estime que ce cafouillage fait la démonstration que les socialistes «bafouent» les valeurs républicaines.
L'énorme bidouille de la primaire PS montre à quel point ces gens là bafouent les valeurs républicaines dont ils se vantent en permanence !
— Florian Philippot (@f_philippot) 23 janvier 2017
David Rachline, sénateur-marie de Fréjus, établit un parallèle avec «les bidouillages des chiffres du chômage».
Pourtant experts en bidouillages des chiffres du chômage, les socialistes se font prendre la main dans le sac avec ceux de la primaire !
— David Rachline (@david_rachline) 23 janvier 2017
Bien évidemment, les Républicains n'ont pas manqué de pointer du doigt ce dysfonctionnement, allant parfois, comme Dominique Bussereau, jusqu'à ironiser sur leurs propres déboires passés - lors du vote pour la désignation du président de l'UMP, un litige de voix entre François Fillon et Jean-François Copé avait mis la fameuse COCOE sur le devant de la scène.
#PrimairesGauche Vu la confusion des résultats il faut que la Cocoe et ses limiers de l'UMP se mette à la disposition du @partisocialiste
— Dominique Bussereau (@Dbussereau) 23 janvier 2017
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, ne voit rien de surprenant dans ce cafouillage électoral, estimant que le PS s'est distingué comme étant «le parti de la fraude».
Après Reims 2008, la #primaire 2016... Le PS, bien connu ici, est le parti de la triche.https://t.co/mMGwYuvsl9
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) 23 janvier 2017
Geoffrey Carvalhinho, chef des jeunes Républicains, affirme que la gauche aurait crié au scandale si la droite, lors de sa primaire, avait également «manipulé les chiffres».
Vous imaginez la bronca à gauche si aux Républicains nous avions manipulé les chiffres de la primaire de la droite et du centre ?
— Geoffrey CARVALHINHO (@G_Carva) 23 janvier 2017
Jean-Luc Mélenchon a évoqué un «classique du PS». «Personne ne savait, les sondeurs relativisaient. Mais seul Christophe Borgel savait, à la centaine de milliers près, trois jours avant, combien il y aurait de votants», a déclaré le candidat de la France insoumise. «Et sa prophétie s’est exactement vérifiée. Parce qu’il est proche du terrain et des vrais gens», a-t-il ironisé.
Le manque de transparence du résultat a agacé jusque dans les rangs du Parti socialiste. «Les atermoiements sur le nombre de votants décrédibilisent la démarche de la primaire» a admis Barbara Romagnan, députée du Doubs et soutien de Benoît Hamon, au micro de LCP.
Chez Europe Ecologie - Les Verts, la sénatrice Esther Benbassa a également gratifié le Parti socialiste d'un trait d'humour piquant, se demandant si les électeurs pouvaient encore «compter» sur lui.
#Primaire. Des résultats qui laissent sans #voix (si l'on peut dire). Compter sur un PS qui ne sait plus compter?
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 23 janvier 2017
Maurice Leroy, porte-parole du Nouveau centre, a exhumé pour l'occasion une vieille citation de Martine Aubry, qui avait fait les frais d'un décompte de voix douteux en 2008 lors du congrès du PS.
Primaire du PS : quand c’est flou, il y a un loup ! Comme le disait si bien...Martine Aubry ! https://t.co/uwdZ8rvhpX
— Maurice Leroy (@MauriceLeroy) 23 janvier 2017
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