La primaire «commence à intéresser les français» : Cambadélis veut conjurer le mauvais sort
Le premier secrétaire du Parti socialiste est sur tous les fronts. L'objectif : faire de la primaire à gauche sinon un succès, du moins éviter un échec, alors que la participation reste la grande inconnue. Car la légitimité du vainqueur en dépendra.
«Les primaires vont bien se dérouler malgré l'œil des journalistes qui veulent voir des défauts à tous les coins de rue», a martelé Jean-Christophe Cambadélis sur Radio Classique ce 9 janvier 2017, avant d'affirmer : «Ca se passera très bien, il faut arrêter de spéculer sur le manque d'organisation».
S'appliquant à déminer le terrain et à minimiser les enjeux d'un scrutin qui en cas de faible participation pourrait menacer le Parti socialiste (PS) d'une explosion en plein vol, le premier secrétaire du Parti socialiste se veut rassurant : «Quoi qu'en disent les journalistes», a-t-il noté au micro de Guillaume Durand, «ça fait 30 ans qu'on dit que le PS est un cadavre à la renverse, qu'il a disparu, qu'il va disparaître. La dernière fois qu'on a pronostiqué cela, on a gagné l'élection présidentielle».
Risque d'explosion du PS
Omettant de préciser, toutefois, qu'en 2012, le PS était dans l'opposition et que Nicolas Sarkozy avait à défendre son bilan devant les électeurs. Cinq ans plus tard, cette même «usure du pouvoir» a eu raison de la candidature de François Hollande, premier président sortant de la Ve République à ne pas se représenter au terme d'un premier mandat.
Dans un #livre -révélations, #aquilinomorelle dépeint un #francoisHollande triste et seul https://t.co/dwOMJsRzzUpic.twitter.com/WcffKMfhyO
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Mais qu'importe, pour Jean-Christophe Cambadélis, les «primaires seront une réussite». Et les cassandre qui prédisent une faible participation le 22 janvier 2017 ne semble pas l'effrayer : «Qu'ils continuent à dire ça, comme ça ce sera un succès», relève-t-il.
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Pris en tenaille entre Jean-Luc Mélenchon et sa «France insoumise et un Emmanuel Macron «En Marche !», le PS, pour la première fois, voit sa légitimité même à présenter un candidat mise en question. «Peut-être que l'on va sortir "Pasokisé" de l'élection présidentielle» s'inquiète ainsi Christian Paul, chef de file des frondeurs du PS, faisant référence au déclin et à la marginalisation du parti socialiste grec, le Pasok, éclipsé par l'arrivée au pouvoir de Syriza d'Alexis Tsipras. Un danger que Jean-Christophe Cambadélis écarte aussi d'un revers de main : selon lui, Emmanuel Macron a atteint son «plafond de verre» à 16 %.
Campagne à marche forcée
Pendant ce temps-là, la campagne peine toujours à démarrer. La controverse du 49.3, qu'il a lui-même créée, continue de plomber Manuel Valls. Un sondage Kantar Sofres-OnePoint du 8 janvier le donne même battu au second tour de la primaire par Arnaud Montebourg. Vincent Peillon, bon quatrième dans les sondages, n'hésite d'ailleurs pas à taper, comme Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, où ça fait mal : «Manuel Valls est responsable d'une forme de gouvernance brutale», a-t-il lancé sur le plateau du 20 heures de TF1 le 8 janvier, ne boudant pas l'occasion – facile – de noter que l'ex-Premier ministre candidat «se contredit» sur le sujet.
Primaire : #Montebourg l'emporterait face à #Valls au second tourhttps://t.co/l97Gu6Pasdpic.twitter.com/P77uIB3QYa
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Après le renoncement tardif de François Hollande, la primaire est menée au pas de charge. En une semaine, ce sont pas moins de trois débats qui seront enchaînés, les 12, 15 et 19 janvier 2017. Et entre les deux tours, les deux finalistes s'affronteront lors d'un ultime face à face le 25 janvier, diffusé simultanément sur TF1 et France 2. Le PS compte sur 1,5 à 2 millions d'électeurs au premier tour.
Contre 2,7 millions lors de la primaire de 2011. La primaire à droite a conduit quelque 4,4 millions d'électeurs. Le Parti socialiste annonce 7 530 bureaux de vote en France et en Outre-mer, un chiffre inférieur de 20 % aux 9 400 de 2011. Une réduction de la voilure ? Pas pour Christophe Borgel, président du Comité national d'organisation des primaires citoyennes (CNOP) : «il n'y a pas de désert de bureaux de vote», a-t-il assuré.