Nouvelle manifestation de prostituées à Paris contre la pénalisation des clients
Une cinquantaine de travailleuses du sexe se sont réunies cet après-midi près du palais bourbon pour protester contre la loi renforçant la lutte contre la prostitution. Avec des slogans choc, elles ont appelé à des mesures sociales
La lutte des prostituées contre la pénalisation des clients se poursuit. Cet après-midi, c'est sur la place des invalides à Paris, non loin du Palais Bourbon, que se sont réunies une cinquantaine de travailleuses du sexe pour crier leur colère. Le rassemblement se tient à la veille de la seconde lecture à l'Assemblée nationale de la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution.
Des prostituées manifestent contre la pénalisation des clients http://t.co/XKb2wqhIR3 via @lavoixdunord
— STRASS (@STRASS_Syndicat) 11 Juin 2015
Des slogans choc
Sous la banière du collectif «Droits et Prostitution» qui regroupe plusieurs associations de travailleurs du sexe, les prostituées ont interpellé les députés avec des slogans choc.
Certains évoquaient notamment les relations qu'entretiennent avec des prostituées certains députés et hommes politiques : «Vous couchez avec nous, vous votez contre nous».
"Clients pénalisés, putes assassinées" : une cinquantaine de prostituées... http://t.co/8Yqo65KGxZpic.twitter.com/aLtdbjBkDV
— 1001portails.com (@1001portails) 11 Juin 2015
Interrogée par l'AFP, Mylène Juste, présidente du collectif des femmes du quartier Strasbourg Saint-Denis à Paris a évoqué une certaine mauvaise foi du gouvernement en expliquant que si ce dernier voulait vraiment «[leur] bien être» il aurait du passer par des mesures sociales plutôt que de pénaliser les clients qui sont leur source de revenu.
Une adoption de la loi d'ici fin 2015
Les partisans de la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution souhaitent revenir vendredi au texte initial qui prévoit de punir les clients qui auraient recours au sexe tarifé. Ils espèrent également rétablir le délit de racolage et veulent une adoption de la loi avant la fin de l'année.
Les auteurs du texte, les députés socialistes Maud Olivier et Catherine Coutelle, ainsi que le député Les Républicains Guy Geoffroy, avaient vu leurs propositions supprimées en première lecture par le Sénat en mars. Ells avaient néanmoins été rétablies en commission par les députés.