Les Verts, première victime collatérale de la Loi Renseignement
Le groupe des Verts à l’Assemblée est sur la sellette suite au vote de la Loi Renseignement qui a profondément divisé les députés en EELV. Une lettre interne réclame la tenue d’une Assemblée générale pour élire de nouveaux présidents de groupe.
Ce n’est pas la première foisque les Ecologistes ont à faire face à une crise. Mais celle-là pourrait bien être fatale aux groupe Europe Ecologie les Verts (EELV) de l’Assemblée nationale. Dans une lettre datée du 25 mai cosignée par neuf députés «frondeurs» révélée lundi par l’Opinion, la députée EELV Danielle Auroi demande la tenue d’une Assemblée générale afin d’élire de nouveaux présidents de groupe.
Sont mis en cause Barbara Pompili et François de Rugy, coprésidents du groupe EELV au Palais Bourbon, tous deux favorables au retour des écologistes au sein du gouvernement, alors que des rumeurs de remaniement ministériel se font plus pressantes.
Affaire du jet. Beau message de soutien de la part de Barbara Pompili à Manuel. Je ne sais pas vous, mais pour moi, ça vaut un ministère.
— Stéphane Guillon (@stephaneguillon) 9 Juin 2015
Ils sont accusés de ne pas représenter toutes les opinions du parti et font l’objet de la colère de Cécile Duflot, cosignataire de la lettre, et farouche opposante à un rapprochement avec le Parti socialiste.
C’est au moment du vote de la Loi Renseignement que la division du parti est apparue au grand jour : «Sur une loi aussi emblématique que celle relative au renseignement, le parti a demandé au groupe de voter contre. L'un a voté pour [NDLR, F. de Rugy], l'autre s'est abstenu [NDLR, B. Pompili]. Ce sont eux, les frondeurs, par rapport à notre ligne politique», juge Danielle Auroi, jointe par France 3 Auvergne, pointant du doigt «le manque de fonctionnement collectif du groupe».
Pompili et de Rugy contestés à la présidence d' EELV à l'Assemblée
Elle s'éloigne des verts pour aller vers le rose https://t.co/uXjbNKwYwR
— Bugs (@hydra111111) 9 Juin 2015
En guise de réponse, Barbara Pompili et François de Rugy ont dénoncé la forme employée par les neufs députés contestataires : «Un texte avec une liste de signataires comme s'il s'agissait de l'émanation d'une forme de sous-groupe constitué (...) Cela va à l'encontre du souhait qui semblait faire consensus de ne pas scinder en deux sous-groupes». Ils ont également fait savoir qu’ils ne laisseraient pas faire et pourraient quitter le groupe en cas de motion contre eux. «Si certains veulent faire mourir le groupe EELV, ils devront l'assumer devant les militants», dit-on dans leur entourage.
Selon certains députés suivant une ligne pro-gouvernementale, l’ambiance au sein du groupe se serait «considérablement dégradée» depuis le retour de Cécile Duflot à l’Assemblée nationale. «En revenant, elle est tout de suite partie en vacances. On a compris que c'était pour son bouquin [De l'intérieur, voyage au pays de la désillusion -Fayard, ndlr]. Depuis elle veut que tout le monde soit derrière elle comme un seul homme», indiscrétion relevée par le Figaro.
#duflot veut débarquer #pompili et #derugy de la présidence du groupe #EELV à l'#AN. #duflot la démocratie en forme de tyrannie #sabordage
— jeanpaulchance (@jeanpaulchance) 8 Juin 2015
De ce fait, il se dit qu’on réfléchit même à créer une structure nouvelle ayant pour vocation à rejoindre les rangs de la majorité. Avec un minimum de 15 députés pour former un groupe politique à l'Assemblée nationale, une division pourrait être fatale au parti Vert.