«Vous l'avez dans l'os» : Alain Juppé s'énerve contre un conseiller d'opposition à Bordeaux

«Vous l'avez dans l'os» : Alain Juppé s'énerve contre un conseiller d'opposition à Bordeaux
Alain Juppé à Bordeaux, le 26 novembre 2016, photo ©GEORGES GOBET / AFP
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Après son échec à la primaire, Alain Juppé est rentré au bercail. Et, après une campagne qu'il a qualifiée de «dégueulasse», le maire de Bordeaux ne supporte apparemment plus les piques qui gâcheraient sa retraite.

«Vous aviez décidé de ronger cet os, et bien vous l'avez maintenant dans l'os.» C'est le policé Alain Juppé qui s'exprime ainsi après avoir été mis en cause par un conseiller municipal d'opposition au sujet de l'endettement de la ville de Bordeaux, certes bien plus propre – du moins en façade – qu'au début des années 2000, mais dont la dette pèse sur les impôts locaux. 

Matthieu Rouveyre voulait sans doute croiser le fer et mettre un peu de piment dans les débats de l'assemblée feutrée. «Si l'accueil était chaleureux à votre retour, c'est que vous étiez parti et parti depuis un bon moment», commence ainsi le conseiller municipal socialiste, manière d'insinuer que si Alain Juppé était revenu sur ses terres, c'était faute de mieux.

«Vous entrez tout de suite dans la petite méchanceté et la petite saloperie», coupe Alain Juppé, perdant rapidement patience. Et de tancer, avec dédain, et le rire jaune, le jeune conseiller. «On peut applaudir Monsieur Rouveyre [...]. C'est vraiment un élu de grande classe», a-t-il conclu lors de ce dernier conseil municipal – houleux – avant la trêve des confiseurs.

Retour au pays

L'opposition municipale attendait visiblement le candidat malheureux à la présidence de pied ferme. Alain Juppé, donné gagnant de la primaire par les médias et même, pour certains, président de la République, accuse une défaite cuisante à la mesure de son investissement personnel depuis sa déclaration de candidature dès 2014.

Lors du second tour de la primaire de la droite et du centre, il a même été battu dans son département natal, les Landes, où François Fillon l'a coiffé sur le poteau avec 50,76 % des voix. Invité à commenter le renoncement de François Hollande, amer, il avait déclaré se «retirer de la politique nationale». L'adjointe d'Alain Juppé, Virginie Calmels, avait même fait part de la possibilité de briguer sa succession en 2020. «Les choses se feront selon les circonstances», avait-elle toutefois tempéré. Le maire de Bordeaux, lui, ne semble pas vouloir se faire enterrer si vite. Ou se faire marcher sur les pieds.

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