«Reculade», «position gaulliste»... Les politiques réagissent à la tribune de Fillon sur la Sécu

«Reculade», «position gaulliste»... Les politiques réagissent à la tribune de Fillon sur la Sécu© JEAN-FRANCOIS MONIER Source: AFP
François Fillon
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Alors que le candidat de la droite à l'élection présidentielle a publié un texte censé dissiper les doutes sur son projet pour la sécurité sociale, la gauche et le Front national l'ont accusé de retourner sa veste ou de nager dans le flou.

«Mes détracteurs me soupçonnent de vouloir "privatiser" l'Assurance-maladie et diminuer les remboursements. C'est évidemment faux!», a indiqué François Fillon dans une tribune au Figaro, publiée dans la soirée du lundi 12 décembre. «La situation de notre système de santé est inquiétante et ceux qui prétendent le contraire sont dans le déni et la démagogie. Mon objectif est de sauver notre système de santé qui fut l'un des meilleurs au monde et qui doit le redevenir», a également déclaré le champion de le droite, soucieux de clarifier sa position sur cette thématique, alors que de nombreuses personnalités à gauche, au Front national (FN) mais aussi dans son propre camp l'ont accusé ces dernières semaines de menacer le système de protection sociale français.

Dans cette nouvelle annonce, François Fillon ne reprend pas la distinction entre «gros risques» (ou maladies graves) et «petits risques» (ou maladies bégnines), laissant entendre qu'il pourrait abandonner son idée de mettre fin au remboursement de ces derniers.

«Brouillard absolu» selon la gauche

A gauche, des voix se sont élevées pour pointer du doigt un «retournement de veste» ou un positionnement confus de la part du vainqueur de la primaire de la droite et du centre. La ministre de la santé socialiste Marisol Touraine a ainsi évoqué sur RTL «le brouillard le plus absolu» sur la Sécu, relevant que François Fillon ne précisait pas s'il souhaitait finalement bel et bien maintenir le remboursement des «petits risques».

Le secrétaire général du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a quant à lui dénoncé le supposé double langage de l'homme de droite (avant et après sa tribune), le comparant à «docteur Jekyll et Mister Hyde».

Même son de cloche au FN

Au FN aussi, la tribune de François Fillon a été accueillie comme la preuve d'un changement de cap brutal, ou bien d'un enfumage : «Soit c'est volontairement flou et ça cache en réalité une dissimulation du projet véritable qui est bien de privatiser la sécurité sociale, [...] soit c'est une vraie reculade», a annoncé son vice-président, Florian Philippot au micro de LCI. Une preuve, selon ce dernier, que le leader de la droite n'«est pas un homme très fiable». «Dans tous les cas, c'est une bourde, c'est un raté, c'est un rétropédalage», a également insisté l'eurodéputé frontiste.

Sur Twitter, Florian Philippot a évoqué des «entourloupes», anticipant des retournements du candidat à la présidentielle sur d'autres sujets, par rapport aux mesures qu'il a défendues durant la campagne de la primaire.

Virage gaulliste ou maintien de la ligne portée durant la primaire ? Les Républicains ne sont pas d'accord

Preuve, en tout cas, que la tribune de François Fillon n'a pas dissipé toute ambiguïté concernant son projet pour le système de sécurité sociale : des membres de son propre parti, Les Républicains (LR), ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur le bilan à tirer de cette annonce.

Alors que, pour le sénateur Jean-Pierre Raffarin, invité d'Europe 1, l'homme fort de la droite «revient à la position gaulliste de la sécurité sociale», le Maire de Tourcoing Gérald Darmanin a considéré que son champion n'avait aucunement changement de position sur ce sujet. Interrogé sur RTL sur la question de savoir si François Fillon avait réalisé une reculade, l'édile du Nord a répliqué : «Je pense que François Fillon, au contraire, a montré une grande capacité d'écoute et de pédagogie. François Fillon ne veut pas privatiser la sécurité sociale contrairement à ce qui a été dit.»

De même, le porte-parole de l'ex-Premier ministre, Jérôme Chartier, a nié toute reculade sur BFM TV, dans la matinée du mardi 13 décembre : «Mais non, c'est pas du renoncement. Nous parlons de l'ensemble sécurité sociale + complémentaires santé. Cet ensemble doit continuer à protéger 100% des Français et 100% des maladies. François Fillon n'a pas bougé d'un cil». Au final, «pas bougé d'un cil» ou «retour à la position gaulliste» ?

Lire aussi : Marine Le Pen : Fillon veut «privatiser la Sécu» pour favoriser un proche, de Castries, ex-PDG d'Axa

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