Paris : un journaliste agressé en marge d'une manifestation pro-migrants à Stalingrad (IMAGES)
Dans la capitale française, où de nombreux migrants sont arrivés depuis le démantèlement de la Jungle de Calais, des centaines de personnes ont participé à une manifestation de solidarité avec les réfugiés, marquée par l'agression d'un journaliste.
Aux côtés des migrants, plusieurs centaines de manifestants ont participé à un rassemblement de soutien aux revendications des réfugiés à proximité de la place Stalingrad, dans le XIXe arrondissement de Paris où de mini-campements de fortune sont aménagés à même le sol depuis plusieurs mois.
Après la dispersion du rassemblement «dans le calme» selon la préfecture de police, le journaliste français Remy Buisine, qui avait couvert la mobilisation, a été molesté et s'est fait dérober son matériel. Sur son compte Twitter, il a en effet publié un message dans lequel il explique avoir été victime d’une «agression par trois migrants à l'instant [dans la soirée du 2 novembre] à Stalingrad». Entre autre connu pour ses vidéos sur l'application Périscope, le reporter ajoute avoir reçu de «nombreux coups sur le visage» et s’être fait voler son téléphone.
Agression par 3 migrants à l'instant à Stalingrad. Nombreux coups sur le visage et vol de téléphone. Sous le choc.
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 2 novembre 2016
Le 3 novembre dans la journée, Remy Buisine a publié un communiqué dans lequel il explique cette agression n'était a priori pas dirigée contre son activité de journalistes. Selon les policiers qui l'ont pris en charge, ce genre de violences arriveraient «dix fois par jour» dans le quartier. Les blessures dont souffrent le jeune journaliste sont sans gravitié, précise-t-il.
Volonté de repartir de l'avant et surtout de tourner la page dès aujourd'hui, merci pour vos messages. pic.twitter.com/sbDhLTptLC
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 3 novembre 2016
Dans le courant de la soirée, Remy Buisine avait publié plusieurs photos et vidéos de la manifestation, qui se déroulait alors dans le calme. On y voyait les protestataires, parmi lesquels des migrants eux-mêmes, en appeler à la solidarité, mais aussi réclamer «des papiers» ou encore «une maison», comme ils l'avaient écrit sur des banderoles.
Manifestation des migrants ce mercredi soir à PARIS (Stalingrad) demandant le "respect de leurs droits". pic.twitter.com/puQVvmWft5
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 2 novembre 2016
PARIS - Environ 500 migrants et soutiens dans la rue pour le “respect des droits des réfugiés”. Via @RemyBuisinepic.twitter.com/dfdaiM3qYy
— LesNews (@LesNews) 2 novembre 2016
"Human no Beast" à la manif de soutien aux réfugiés le message est clair. #Refugees#stalingradpic.twitter.com/4avvdAt4RN
— Alice Lefilleul (@AliceLefilleul) 2 novembre 2016
Certains réfugiés avaient préféré rester à l'écart et observer, à distance, la manifestation.
Certains migrants restent à l'écart du cortège et observent le rassemblement du trottoir #Stalingrad#migrants@LCIpic.twitter.com/nUq0G5wbK0
— Youen Tanguy (@Youen_Tanguy) 2 novembre 2016
Le rassemblement était encadré par un important dispositif policier.
Manifestation sauvage en soutien au migrants, place Stalingrad. pic.twitter.com/kDDVY6nvpE
— Gabriel Coutagne (@gabrielcoutagne) 2 novembre 2016
Il y en a encore si besoin#Stalingradpic.twitter.com/KAcsv7lVuT
— la chouette (@la_chouet) 2 novembre 2016
Important dispositif de gendarmes #Stalingradpic.twitter.com/OZ8nJECkhE
— Marion Degeorges (@Geooorges) 2 novembre 2016
Les forces de l'ordre ont fait barrage, bloquant notamment l'accès à l'avenue de Flandre.
Rassemblement bloqué par les gendarmes coté Stalingrad pic.twitter.com/iVrR09opBV
— Orage (@GroupeOrage) 2 novembre 2016
Depuis des mois, des migrants ont établi des campements de fortune à proximité des stations de métro Jaurès et Stalingrad, à Paris. A plusieurs reprises, ils en ont été chassés lors d'opérations de police mais nombre d'entre eux sont revenus s'y installer peu de temps après.
La récente évacuation du campement de réfugiés de Calais a encore accentué le probléme, des centaines de personnes affluant vers la capitale pour y rejoindre les migrants déjà sur place.
Voici le document brandi par les réfugiés et les soutiens parmi la foule. #migrants#Stalingradpic.twitter.com/NrgGnM5c9K
— Hugo Boursier (@HugoBoursier) 2 novembre 2016
Après deux évacuations en juillet et septembre, le campement du nord-est de Paris doit être à nouveau démantelé par les autorités dans les jours à venir.
«Ces personnes vont bénéficier d’une mise à l’abri dans les jours qui viennent, organisée par les services de l'Etat», a annoncé la préfecture d'Ile-de-France le 2 novembre à l'AFP.
Pour empêcher la reconstitution à répétition des campements, la maire de Paris a décidé d'ouvrir prochainement un «centre d'accueil humanitaire» doté de 400 lits. Il s'agit de prendre en charge les migrants avant de les répartir dans des Centres d'accueil et d'orientation (CAO), similaires à ceux qui ont accueilli les migrants de Calais.
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