Pour Fillon, il faut cesser de défendre en Syrie valeurs et idées se traduisant en années de guerre
Sur le plateau d'i-Télé, l'ex-Premier ministre et candidat à la primaire de la droite a reproché à la France et aux Etats occidentaux d'avoir cherché à faire tomber Bachar el-Assad, au lieu de lutter contre l'émergence de l'Etat islamique.
«La manière dont les Occidentaux ont traité la question syrienne a été totalement inefficace», a affirmé sans détour François Fillon lors d'une interview sur la chaîne i-Télé, dans la matinée du mardi 4 octobre. En effet, selon l'ancien chef du gouvernement de la présidence Sarkozy, cela fait quatre ans que les Etats-Unis et leurs alliés espèrent le renversement du gouvernement syrien, «parce qu'[ils pensent] que la crise syrienne est une révolution populaire», au lieu de se concentrer sur la lutte contre les terroristes de Daesh.
"La manière dont les occidentaux ont géré la crise syrienne a été totalement inefficace." @FrancoisFillon@itele
— Nicolas R. (@Nico_Roy) 4 octobre 2016
Or, selon le candidat à la primaire de la droite, la situation syrienne est «beaucoup plus compliquée» qu'une révolte contre les autorités, dans la mesure où le président Bachar el-Assad bénéficie toujours de soutiens forts au sein la population du pays. «Tant que l’on ne veut pas comprendre ça, on s’obstine à défendre des valeurs et des idées, qui se sont traduites pas quatre ans de guerre et par un massacre épouvantable», a déploré le député de la 2e circonscription de Paris.
L’Arabie saoudite et les monarchies du Golfe sont un des éléments du problème syrien
Pour rectifier le tir autant que possible, l'auteur du tout nouvel ouvrage Vaincre le totalitarisme islamique, publié fin septembre, a enjoint les nations occidentales à reconsidérer, entre autres, leurs rapports avec Moscou sur le dossier syrien. «On tient aujourd’hui un discours très dur et très accusateur à l’égard de la Russie [...] et en même temps, on est allié avec l’Arabie saoudite ou avec les monarchies du Golfe qui [constituent] un des éléments du problème», s'est-il indigné, avant d'ajouter qu'il était nécessaire de rassembler toutes les puissances capables de contrer la montée du «totalitarisme» djihadiste.
Situation de plus en plus critique en Syrie
La situation en Syrie s'est encore dégradée ces dernières semaines, après l'échec de la trêve négociée par la Russie et les Etats-Unis. Alors que les combats se sont intensifiés autour de la ville d'Alep, Washington a annoncé l'arrêt de sa coopération avec Moscou, soulevant des craintes concernant le durcissement de la politique occidentale vis-à-vis du gouvernement syrien.
#Lavrov : l’administration #Obama pourrait entrer dans l’histoire comme partisane du #FrontAlNosrahttps://t.co/S2CftjQeIdpic.twitter.com/HPdbM8dwCV
— RT France (@RTenfrancais) 1 octobre 2016
Ainsi, la diplomatie russe a déclaré que la suspension de cette coopération serait «un cadeaux aux terroristes» et servirait seulement les intérêts américains de renversement du régime.
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