Pesticides : la famille d'un viticulteur mort intoxiqué dépose une nouvelle plainte
La famille d'un viticulteur bordelais mort d'une maladie liée à l'utilisation de pesticides va déposer une nouvelle plainte avec constitution de partie civile après un classement sans suite de l'enquête.
La procédure vise à «mettre en lumière toutes les responsabilités : celles des firmes de l'industrie chimique qui ont commercialisé ces produits et celles des services de l'Etat qui les ont homologués», lit-on dans le communiqué publié par la famille du viticulteur.
"French criminal court launches landmark inquiry into “involuntary homicide" of James-Bernard Murat, who spent 40... http://t.co/iAOTz7pIHn
— Nakedhealthy (@nakedhealthy) 19 octobre 2015
La famille de James-Bernard Murat avait déposé plainte contre X en avril 2015 pour «homicide involontaire» devant le pôle de santé publique du Tribunal de grande instance de Paris. Une enquête préliminaire avait été ouverte en juillet 2015.
«Le parquet de Paris a prononcé un classement sans suite le 25 mai se retranchant sur une prétendue difficulté à établir un lien entre la maladie et l'utilisation des pesticides», a déclaré à l'AFP l'avocat François Lafforgue, qui représente la famille du viticulteur. «Cette plainte avec constitution de partie civile va permettre qu'un juge d'instruction soit désigné pour enquêter, une première dans une affaire d'exposition aux pesticides», a-t-il ajouté.
James-Bernard Murat est mort en décembre 2012 d'un cancer dont le caractère professionnel lié à l'arsénite de sodium avait été reconnu en février 2011. Il a été exposé pendant 42 ans, de 1958 à 2000, à des produits utilisés dans les traitements contre l'esca – une maladie de la vigne due à des champignons parasites – et interdits en France depuis novembre 2001.
«Pourquoi mon père a-t-il été intoxiqué sans jamais être alerté des dangers pour sa santé ? Ce qui [lui] est arrivé est emblématique de centaines d'autres cas», a dit la fille du viticulteur, Valérie Murat.
Selon maître Lafforgue, les produits incriminés étaient fabriqués par les sociétés Aventis, CMPA et Littoral.