A la veille de son ouverture, le camp d'été «décolonial» déchaine les passions

A la veille de son ouverture, le camp d'été «décolonial» déchaine les passions© CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES / NORTH AMERICA Source: AFP
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L'approche d'un séminaire antiraciste réservé aux personnes non-blanches à Reims, fin août, suscite de vives réactions – la plupart indignées – auprès de nombreux politiques et internautes.

Avant même d'avoir commencé, l'événement – inédit en France – sera déjà parvenu à fait couler beaucoup d'encre : du 25 au 28 août se déroulera un camp d'été «décolonial» avec la particularité suivante : seules les victimes de «racisme structurel» peuvent y participer – ce qui exclut, de fait, les personnes blanches.

Un refus de la diversité ethnique qu'assument pleinement les deux organisatrices de la réunion, Sihame Assbague et Fania Noël : «Quels que soient les groupes sociaux dominés concernés, il nous semble que oui, la non-mixité est une nécessité politique», écrivent-elles sur leur site.

Contacté part RT en juin dernier, l'une des organisatrices de l'événement avait précisé que les journalistes qui souhaitaient couvrir celui-ci devaient «être également impactés par le racisme d'État».

Une initiative «provocatrice» selon la Licra

La directrice du centre de séjour où se tiendra le séminaire, Martine Solczanski, a fait savoir à l'AFP qu'elle ne considérait pas que cette politique anti-mixité soit contraire aux principes de non-discrimination défendus par l'établissement.

La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), toutefois, n'est pas de cet avis : la responsable rémoise de l'association, Noémie Michelin, a en effet déclaré que la lutte contre les discriminations racistes ne devait pas être menée de manière «provocatrice». D'autant, souligne-t-elle, «que si l'accès [au camp] est vraiment restreint, cela devient en plus illégal».

Pour autant, la ville de Reims a annoncé que rien ne permettait à ce jour d'interdire l'événement.

Najat Vallaud-Belkacem, Goeffroy Didier et Marion Maréchal-Le Pen d'accord contre le camp

Annoncée depuis plusieurs mois, l'organisation de ce camp d'été interdit aux Blancs avait été critiquée par la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui l'avait qualifiée d'«inacceptable», dans la mesure où elle confortait selon elle «une vision racisée et raciste de la société qui n'est pas la nôtre».

A l'approche du lancement de la rencontre, un certain nombre d'hommes politiques – essentiellement de droite et du FN – ont exprimé leur indignation face au racisme dont celle-ci ferait preuve.

Le vice-président Les Républicains de la région Ile-de-France Geoffroy Didier a ainsi dénoncé «l'extrémisme inadmissible» des organisatrices du séminaire.

Eric Anceau, de Debout la France (DLF), a employé le terme d'«apartheid» à propos de la non-mixité prévue par le camp.

Du côté du Front national, la député du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen, le maire d'Hénin-Beaumont Steeve Briois et le maire du 7e secteur de Marseille Stéphane Ravier ont accusé de concert le député-maire de Reims (LR), Arnaud Robinet, de tolérer l'organisation dans sa ville d'une rencontre qu'ils jugent raciste.

La journaliste du Figaro.fr Eugénie Bastié, quant à elle, a préféré la voie de l'ironie pour dénoncer l'événement anti-mixité. 

«Communautaristes et intégristes, bienvenus !»

Sur Twitter, les réactions sarcastiques ou révoltées se sont multipliées à l'approche du camp «décolonial».

Certains internautes ont décrié ce qui leur semble être un comportement raciste, de la part d'antiracistes déclarés.

D'autres internautes, toutefois, ont salué la tenue de réunions visant à aider les victimes du «racisme d'Etat» à prendre conscience de celui-ci, et à s'en prémunir – ou ont regretté de ne pas pouvoir y assister.

Lire aussi : Le Collectif Black Lives Matter se rassemble à Paris

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