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Fuite des e-mails du DNC : pour le Kremlin, les Etats-Unis s'inventent des «histoires d'horreur»

Le porte-parole du Kremlin a balayé d'un revers de main les accusations portées par un certain nombre de politiques et médias américains, selon lesquels Moscou aurait piraté les mails du Parti démocrate afin de nuire à la campagne d'Hillary Clinton.

«Cela me rappelle ces veillées entre amis où tout le monde se racontait des histoires d'horreur, puis commençait à avoir peur de ses propres histoires». C'est en ces termes sarcastiques que le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a commenté, mercredi 27 juillet, les déclarations de différents hommes politiques et journalistes américains mettant en cause la Russie dans l'affaire de la fuite des e-mails du Parti démocrate. «Si on veut parler de soupçons contre un autre pays, il faut au minimum être concret et précis. Enoncer des hypothèses dénote un manque d'approche constructive» a martelé le haut fonctionnaire russe.

S'exprimant devant un parterre de journalistes, le représentant du Kremlin a non seulement nié l'implication de son pays dans ce piratage informatique, mais aussi, plus globalement, toute ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine. «Le président Poutine a dit à plusieurs reprises que la Russie n'avait jamais interféré et n'interfère pas dans les affaires intérieures (des autres pays), surtout pas dans les processus électoraux», a-t-il rappelé.

Des leaders démocrates voient la main de la Russie derrière la fuite des e-mails

Les déclarations du porte-parole du Kremlin faisaient écho à un certain nombre d'allégations exprimées ces derniers jours à l'encontre de la Russie, dans le cadre de la campagne présidentielle américaine.

Interrogé lundi 25 juillet sur l'éventuelle implication russe dans le piratage des mails du Parti démocrate, le président Barack Obama a déclaré que «tout [était] possible». «Ce que nous savons, c'est que les Russes piratent nos systèmes. Pas seulement ceux du gouvernement, mais aussi des systèmes privés» a ajouté le chef d'Etat issu du Parti démocrate.

Le 24 juillet, le directeur de campagne d'Hillary Clinton, Robby Mook, avait accusé la Russie d'être à l'origine de la fuite de 20 000 mails du DNC (la direction du Parti démocrate), annoncée par WikiLeaks deux jours plus tôt. «Selon certains experts, le piratage et le vol des mails du DNC est le fait d'agents dépendant de l'Etat russe. Et selon d'autres experts, les Russes les ont rendus publics dans le but de soutenir la candidature de Donald Trump», avait affirmé Robby Mook sur CNN, sans apporter de preuves à ces propos.

Selon la thèse partagée par un certain nombre de proches et de partisans d'Hillary Clinton, la Russie aurait aidé WikiLeaks à accéder aux courriels internes du DNC afin de nuire à la candidate démocrate, et ainsi favoriser Donald Trump, dont l'accès au pouvoir serait plus bénéfique pour les intérêts russes. Les mails rendus publics ont en effet écorné l'image de l'ancienne secrétaire d'Etat, révélant notamment que celle-ci a bénéficié d'un traitement de faveur de la part des instances du Parti démocrate, durant les primaires qui l'ont opposé à Bernie Sanders.

Le New York Times a abondé dans ce sens, mercredi 27 juillet, en affirmant que les agences de renseignement des Etats-Unis avaient la «forte conviction» que le gouvernement russe était impliqué dans la fuite des mails.

De son côté, le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a garanti qu'il n'existait «aucune preuve» de ces allégations, assurant qu'il s'agissait d'une «manœuvre de diversion de l'équipe Clinton».

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