C'est lors de discussions préliminaires au sommet asiatique de l'ASEAN à Laos qu'une journaliste s'est aventurée à interroger le ministre des Affaires Etrangères russe Sergueï Lavrov sur l'hypothèse d'une opération d'origine russe contre le Parti démocrate américain. La réponse du ministre russe, en présence d'un John Kerry embarrassé, fut lapidaire : «Je ne souhaite pas utiliser le mot de quatre lettres», a-t-il coupé.
Le 24 juillet dernier, Robby Mook, le directeur de campagne d'Hillary Clinton, avait accusé la Russie d'être à l'origine de la fuite des quelque 20 000 mails du Comité national démocrate (Democratic National Committee- DNC) : «Selon certains experts, le piratage et le vol des mails du DNC est le fait d'agents dépendant de l'Etat russe. Et selon d'autres experts, les Russes les ont rendus publics dans le but de soutenir la candidature de Donald Trump», avait ainsi lancé Robby Mook, sur CNN.
Les «DNC leaks» continuent de provoquer des remous dans le Parti démocrate américain, alors que les «Hillary leaks» empoisonnent la campagne de la candidate officielle. La plupart des mails concernent en effet Bernie Sanders et évoquent les nombreux opposants d'Hillary Clinton qui au sein du parti démocrate avaient qualifié le système de «truqué».
La directrice du DNC Debbie Wasserman Schultz a ainsi dû démissionner suite à la publication des mails par Wikileaks le 22 juillet dernier. Les comptes piratés sont ceux de sept figures clés du DNC dont Andrew Wright, le directeur national des finances, et Daniel Parrish, le directeur financier des données et des initiatives stratégiques.
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