Béziers : un détenu condamné à nouveau pour avoir projeté un attentat contre des naturistes
Un détenu inculpé pour apologie de terrorisme s'est vu condamné à une nouvelle peine de six mois de réclusion ce vendredi 17 juin par le tribunal de Béziers pour avoir notamment envisagé un attentat contre un camp naturiste.
Ce gérant du restaurant Toubib Burger s'est fait connaître dans les médias pour avoir proposé des menus «Kalach», «Grenade» ou encore «Famas». Il avait été arrêté en septembre 2015. Cette fois, la nouvelle condamnation est justifiée, selon le tribunal, par des témoignages de codétenus qui l'accusent de prosélytisme, d'appels à la prière trop bruyants, de propos antisémites. Il lui est également reproché d'avoir envisagé de commettre un attentat contre un camp de naturistes du Cap d'Agde contre les «culs nus» qu'il n'aime pas.
En voilà encore un très dangereux qu'il ne faut laisser sortir de prison,car il agira – metronews https://t.co/9HDaVfoPLV via @metronews
— rema (@remarene) 18 juin 2016
«Je reconnais le tapage, mais je n'ai jamais dit rien d'autre. Je suis à l'isolement depuis 9 mois. À qui voulez-vous que je parle ? Je ne vois que des agents en bleu et je ne savais même pas que celui qui m'a dénoncé était juif. Il dénonce les gens pour obtenir des transferts. J'ai pris une leçon au mois d'octobre. J'ai compris. Là, c'est de l'acharnement», a réagi le condamné, rapporte Midi Libre.
«Je suis sorti 20 heures en neuf mois dans une pièce de quatre mètres de côté»
Cette version des faits a été contredite par le procureur Calvet, en charge de l'affaire, qui a qualifié les propos du prévenu d'«intolérables», se demandant si le détenu avait tiré quelque enseignement de sa détention. «Il y a des sujets sur lesquels on ne plaisante pas», s'est-il offusqué.
L'avocat de l'accusé, Maître Luc Abratckiewick, a dénoncé un «mépris» de la cour qui se base sur des sources non vérifiées. Il a récusé les accusations de prosélytisme, indiquant que son client, en isolement depuis neuf mois, n'avait pas eu la possibilité d'entrer en contact avec d'autres prisonniers. «On lui fait payer de ne pas vouloir collaborer. On lui a même retiré 50 jours de remise de peine en argumentant qu'il ne fait pas d'effort pour se soigner alors qu'il se fait suivre par un psy en prison. Il est de plus accusé par un détenu à qui on laisse un ordinateur, une clé USB et un téléphone. Cela vous paraît-il cohérent ? Je vous demande d'aller à la relaxe car il n'est rien d'autre qu'une grande gueule», a-t-il plaidé.
L'accusé a conclu en attirant l'attention de l'audience sur ses difficiles conditions de détention : «Je suis sorti 20 heures en neuf mois dans une pièce de quatre mètres de côté. Je suis comme une bête dans cette cellule. Un de mes accusateurs l'écrit il y a au moins 30 personnes au CD1 et CD2 qui font des appels à la prière. Ils sont radicalisés et on ne fait rien contre eux. Mois je suis à l'isolement».
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