Airbnb prend des mesures face au comportement raciste et transphobe de certains hôtes
Plusieurs cas de discrimination raciste ou sexuelle ont entaché ces derniers jours la réputation d’Airbnb, la plateforme de réservation de logements entre particuliers. Le site lance une enquête pour prévenir les comportements discriminants.
Fin mai, alors qu'une jeune étudiante nigériane cherchait un logement en Caroline du Nord, un hôte lui a répondu: «Je n'aime pas les nègres, je vais donc annuler ta réservation. Trouve un autre endroit pour reposer ta tête de négresse». Sur Twitter, de nombreux membres de la plateforme ont réagi avec le hashtag #AirbnbWhileBlack («Airbnb quand on est Noir»).
My friend and classmate here at Kellogg had a hateful and racist encounter with an @Airbnb host. pic.twitter.com/rFHlwqy5sQ
— Shani C. Taylor (@shanictaylor) 31 mai 2016
Très embarrassée, pour s'excuser de cette mésaventure, la plateforme a offert une nuit à la victime. Le cofondateur d'Airbnb, Brian Chesky, a également réagi sur Twitter: «L'incident survenu en Caroline du Nord est inquiétant et inacceptable. Le racisme et la discrimination n'ont pas leur place sur AirBnb. Cet utilisateur a été définitivement exclu».
The incident in NC was disturbing and unacceptable. Racism and discrimination have no place on Airbnb. We have permanently banned this host.
— Brian Chesky (@bchesky) 1 juin 2016
La société a ensuite annoncé le lancement d'une enquête dont les résultats seront publiés en septembre auprès de ses utilisateurs afin de prévenir les comportements discriminants. L'entreprise a également recruté Laura Murphy, une ancienne responsable de l'Union américaine pour les libertés civiles, afin de diriger ses efforts anti-discrimination.
Pourtant, la plateforme n'a pas toujours été si prompte à réagir. En 2015, la productrice transsexuelle Shadi Petosky avait tenté en vain de sensibiliser Airbnb sur sa propre mésaventure, après qu'un logeur sur Airbnb eut refusé de l’accueillir car elle ne voulait pas que son fils ado de 13 ans, «en pleine puberté» ressente un «malaise en présence d’une transsexuelle». A l'époque, le site n'avait apparemment pas donné suite à sa requête et n'avait pas bloqué l'utilisateur.
I was denied @Airbnb because I disclosed that I'm trans. Airbnb did nothing. Had I not disclosed I'd be "dishonest" pic.twitter.com/jEkbEFIG2r
— Shadi Petosky (@shadipetosky) 5 juin 2016
Ces cas de discrimination ne seraient pas isolés : selon une étude de la Harvard Business School publiée en janvier dernier, aux Etats-Unis, les demandes d'afro-américains ont 16 % moins de chance que les autres d’être acceptées.
Pour faire face à cela, certains pensent déjà à concurrencer Airbnb : un ancien utilisateur, écœuré par ses mésaventures, songerait même à créer une plateforme juste pour les personnes afro-américaines appelée Noirebnb.